Le foncier, grand absent des débats de la présidentielle

C'est la matière première nécessaire à toute construction de logement neuf. Mais c'est aussi le "maillon faible" de la crise du logement, selon Dominique de Lavenère, président du Syndicat national des professionnels de l'aménagement et du lotissement (SNAL).

Or, celui-ci ne cache pas son amertume de voir que ce thème n'a pas été retenu comme une priorité par les deux candidats à la présidentielle. Interrogés sur cette question par le SNAL, les deux postulants à la présidence de la République se sont contentés de reprendre leurs programmes et de rappeler des grands principes généraux sur le nombre de logements nécessaires sans vraiment aborder le problème de la rareté du foncier, explique-t-il. "Vous avez des mesures urgentes à prendre, voire immédiates", a-t-il ajouté en forme de cri d'alarme.

L'une des raisons du problème du foncier est "l'absence totale de chiffres établis par les pouvoirs publics", a expliqué Guillaume Erner, maître de conférences à l'Institut d'Etudes politiques, auteur d'une étude réalisée pour le SNAL. "Le foncier est coincé entre la loi, la politique et le marché et aujourd'hui ce système a montré ses limites", a-t-il estimé.

"C'est sidérant !", a-t-il dit en précisant que faute de chiffres crédibles, "aucune programmation de construction n'est possible".

Commentant l'objectif de 500.000 logements par an avancé par les candidats à la présidentielle, Dominique de Lavenère a indiqué que cet objectif était réalisable à condition de libérer du foncier supplémentaire et de relancer les opérations d'aménagement. Il a d'ailleurs rappelé que la France est l'un des pays européens les moins denses d'Europe.

Pour le SNAL, des solutions existent donc à la condition qu'une "véritable politique foncière" soit adoptée par les pouvoirs publics. "Nous voulons une véritable programmation urbaine", a déclaré Dominique de Lavenère déplorant que "les collectivités territoriales mènent une politique de foncier rare". "Chaque année les pouvoirs publics libèrent trois à quatre fois plus de foncier pour l'activité artisanale et industrielle que pour le logement" a-t-il ajouté.

Le SNAL plaide notamment pour la mise en place d'"un outil statistique au niveau national pour suivre l'évolution du foncier" afin de réaliser "une véritable programmation urbaine". Le syndicat propose également de "transférer la compétence urbanisme aux intercommunalités", de "simplifier le droit de l'urbanisme" et "d'encourager les maires bâtisseurs".

Jean-Philippe Defawe

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