Le contournement ouest de Strasbourg remue la terre

Alsace -

 

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A l’extrémité nord du chantier, 250 000 m3 de terre ont été déblayés. Quelque 5 millions de m3 devront l’être pour créer le COS.

Le chiffre est à la mesure du « chantier de la décennie » en Alsace : 5 millions de mètres cubes de terre seront déplacés pour la réalisation du contournement ouest de Strasbourg (COS). L'entrée en action des pelles, tombereaux et décapeuses marque le début effectif des travaux, qui doivent se poursuivre jusqu'à la fin 2021. Pour la partie principale relevant du concessionnaire Vinci, l'investissement se monte à 525 M€ en conception, construction et divers autres coûts (foncier, fouilles archéologiques, mesures environnementales… ), hors frais financiers.

Le groupe a planifié une dizaine de zones de terrassements le long des 24,7 km où il intervient. Déjà, 400 000 m3 ont été déblayés : 250 000 m3 à l'extrémité nord, entre Vendenheim et Eckwersheim, pour préparer la tranchée couverte ; et 150 000 m3 en partie centrale, à hauteur du futur échangeur avec la RN 4. Actuellement, Vinci cible ses priorités sur la réalisation de deux ponts provisoires, l'un au-dessus du canal de la Marne au Rhin au nord, l'autre au-dessus de la rivière Bruche et de son canal à hauteur de Kolbsheim. Il construit aussi le franchissement de la voie ferrée à Duttlenheim, en pointe sud du tracé. « L'achèvement de ces travaux doit créer, à partir de mars, les grands points d'accès des engins en vue de la phase haute du chantier de l'été prochain. La cadence de terrassement atteindra alors 40 000 à 50 000 m3 par jour au moyen de 150 machines travaillant en simultané », explique Philippe Pellegrin, conducteur principal de travaux chez Vinci Construction Terrassement.

Au moins 150 M€ de sous-traitance. Le groupe n'intervient pas seul. D'une part, le groupement de conception-réalisation associe Ingérop à ses filiales. D'autre part, surtout, le contrat de concession entre l'Etat et Arcos, sa société dédiée au projet, fixe un montant de 150 M€ de sous-traitance « tierce », c'est-à-dire réservée à des entreprises hors Vinci, locales ou non. « Dans les faits, l'essentiel des compétences existe sur place et nous y faisons appel », poursuit André Griebel, directeur du projet chez Arcos. A ce stade, 100 M€ ont été attribués et « 30 à 40 M€ supplémentaires sont déjà ciblés », précise-t-il. « Comme critères de recours à la sous-traitance locale, nous avons retenu, d'une part les prestations à réaliser avec du matériel classique avant une mobilisation massive de nos propres moyens, typiquement des travaux préparatoires, du plate-formage, etc. Et, d'autre part, des prestations ponctuelles en simultané de nos équipes.

Les mesures environnementales ont été portées à 130 M€ à la demande de l'Etat.

Pour chaque lot, nous avons identifié une dizaine d'entreprises potentielles auxquelles nous avons adressé un dossier de consultation », décrit André Griebel. Pour les terrassements, les sociétés régionales Trabet, Lingenheld et Denni-Legoll et les agences locales d'Eiffage TP ont été sélectionnées.

Préfabrication en hausse. In fine , la sous-traitance devrait dépasser le seuil-plancher qui est imposé, notamment en raison d'un usage plus important de la préfabrication en génie civil, jusqu'à 50 % pour les ouvrages courants : Vinci trouvera ici l'une des parades pour accélérer son tempo qui a été ralenti par la cascade de recours contre le COS. L'entreprise auvergnate Matière intervient ainsi sur les trois ouvrages principaux : elle préfabrique la tranchée couverte de Vendenheim, les dalles du tablier du futur viaduc dans la même commune et la charpente métallique du viaduc de Kolbsheim. Les travaux de cette construction de 460 m, qui cristallise la contestation du COS, doivent être engagés dans les prochains jours suite au nouveau permis d'aménager accordé fin janvier. Par ailleurs, Eiffage Métal à Lauterbourg (Bas-Rhin) réalise la charpente du viaduc de Vendenheim.

Coffrages, fourniture du béton, plus tard revêtements, signalétique et équipements de voirie complètent ou compléteront la palette d'intervention des entreprises extérieures. Un autre facteur la tire vers le haut : les compensations écologiques ont été régulièrement augmentées à la demande de l'Etat, portant les mesures environnementales à un total de 130 M€, dont par exemple 120 ouvrages de passage de la faune. Les entreprises de génie écologique y trouveront leur compte.

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