Exit le Rhenus, bonjour la SIG Arena, ou plus officiellement le « Crédit Mutuel Forum » en application du principe du naming. Le projet, déjà annoncé, de transformation de la principale salle sportive de Strasbourg se fait, depuis cette semaine, plus précis dans son contenu, son montage et son calendrier.
Le club d’élite de basket SIG, qui le porte, a décidé de le conduire selon une conception-réalisation dont il a dévoilé l’équipe lundi 26 novembre 2018. Mandataire, Urban-Dumez, filiale régionale de Vinci Construction France, en sera en quelque sorte le capitaine. Il sera flanqué d’un meneur de jeu, l’agence d’architecture Chabanne et Partenaires.
Figurent aussi dans la composition, l’agence Nogha Consulting qui a réalisé les premières esquisses, les bureaux d’études Ingérop et OTE Ingénierie, ainsi que l’Atelier Audio-Visuel, un spécialiste de la scénographie d’équipements sportifs, notamment. Ce groupement est chargé de concrétiser dans un budget total de 39,8 millions d’euros HT le projet qui repose sur quatre piliers : augmenter la capacité de la salle à 8 071 places, soit quelque deux mille de plus, dont une hausse de l’espace VIP, adapter le bâtiment à l’accueil de rencontres économiques, le surmonter d’une terrasse d’animation avec restaurant, lui ajouter 6 200 m2 de commerces.
Travaux pendant les intersaisons
Les phases « dures » commencent, reconnaît Martial Bellon, président de la SIG. Le permis sera déposé le 10 décembre avec l’objectif de l’obtenir en juin pour commencer les travaux dès l’été, pendant la pause des compétitions de façon à ne pas empêcher leur déroulement ensuite. « Si on rate une intersaison de chantier, on perd une année entière de planning », souligne-t-il. En parallèle, les pourparlers battent leur plein pour construire le plan de financement, avec l’appui de la Caisse des dépôts.
Si tout se passe bien, septembre 2021 verra s’ériger, sur 24 450 m2, l’une de ces « Arena » à fonctions multiples que déploient peu à peu les grands clubs sportifs, avec la particularité ici d’un projet entièrement privé. Mais il ne sera pas déconnecté de ses enjeux « publics ». Un bail emphytéotique sera signé avec l’Eurométropole de Strasbourg et le Crédit mutuel Forum se veut former une composante à part entière du quartier « Archipel ». Il sera un fer de lance de sa deuxième tranche d’environ 120 000 m2 de bureaux et logements.
S’inscrire dans le paysage urbain
« Inscrire ce projet dans son paysage urbain en pleine effervescence tout en lui donnant son identité propre » constitue l’une des lignes directrices qui a guidé Chabanne et Partenaires dans sa conception, explique son dirigeant Nicolas Chabanne.
« Les deux autres piliers sont la conservation de la vocation de la salle intérieure et la gestion de celle-ci, de type « fermée », avec une zone de commerces voulue ouverte par définition ». La réponse s’organise autour d’un « ruban », décrypte Nicolas Chabanne. Il donnera sa forme extérieure à l’Arena, fera alterner des séquences de transparence ou d’opacité et, en son sommet, viendra dévoiler la terrasse de restauration et vue sur la ville. La dualité de la salle s’exprimera aussi dans les matériaux, par la cohabitation entre le verre des vitrages et le métal de la vêture grisée créatrice d’un jeu de reliefs, selon l’architecte.
Archipel 1 se termine en Osmose
« Osmose » dialoguera avec ses voisins, l’Arena et, plus immédiatement le siège du Parlement européen. © Art & Build – Oslo architectes – Yam Studio
La SIG Arena fera partie de la seconde tranche du quartier Archipel. La première a débuté en 2015 et a bouclé son remplissage sur le papier.
Après 75 000 m2 mixtes à dominante bureaux, la Ville devait encore attribuer un lot de 40 000 m2 juste à côté du Parlement européen. Elle l’a fait en octobre, par la désignation d’Icade. Les deux immeubles forment le programme « Osmose », que dessinent le Belge Art & Build et le Strasbourgeois Oslo Architectes.
« Conçu pour les institutions européennes, Osmose aménage un parvis qui lui confère un statut protocolaire », accentué par un miroir d’eau de reflet des bâtiments européens voisins, en particulier le siège du Parlement (bâtiment Louise Weiss) dont le nouveau projet « respecte la prédominance », expose Oslo. Traversé d’un parc, le programme concentrera ses gabarits les plus hauts (12 étages) le long du boulevard de Dresde colonne vertébrale du quartier. « Un porte-à-faux sous le bâtiment le plus haut libérera la perspective sur le bâtiment Louise-Weiss depuis l’arrêt de tram », ajoute l’agence strasbourgeoise.
