Tout le monde a vu l’icône. Le « phare ». Une nouvelle tour à la Défense conçue par l’architecte américain Thom Mayne et son agence Morphosis, présentée comme le grand projet du groupe Unibail. Pendant le concours, les affaires continuaient et d’autres négociations avançaient. D’un autre style et d’une toute autre ampleur. Elles ont abouti au début du mois d’avril à la fusion de deux géants européens Unibail et Rodamco, une acquisition par échange d’actions pour la modique somme de 11,2 milliards d’euros qui devrait voir naître le n° 1 de l’immobilier commercial en Europe.
Le coût de la tour Phare à la Défense, c’est à un peu moins d’une année de loyer touchée par ce nouveau géant. Le nouveau bâtiment devrait être construit pour 800 millions d’euros. Autant dire une goutte d’eau dans l’océan géré par le nouveau groupe dont les revenus locatifs sont estimés à 974 millions d’euros annuels ; mieux, la fusion et les « synergies » qui en découleront devraient faire augmenter ce chiffre de 50 à 60 millions d’euros d’ici à 2012, date prévue d’achèvement du chantier de la tour Phare.
Cette grande tour, la plus haute de France, annoncée à grand renfort de communication, cette fierté d’Unibail qui signe aussi le renouveau du quartier de la Défense représentera moins de 4 % du patrimoine du nouveau groupe – ce qui n’est pas si mal pour un seul bâtiment- estimé à 21,7 milliards d’euros, constitué de 95 centres commerciaux et de plusieurs millions de m2 de bureaux. Avec ses 130,000 m2, la tour représente tout de même 8 % des projets en cours (environ 1,5 millionde m2 en développement), pour un parc total de 3,3 millions de m2.
