En chantier depuis mars dernier, le théâtre du Châtelet est provisoirement «reproduit» sous la verrière du Grand Palais. Depuis le 28 novembre et jusqu’au 11 janvier, on y donne des représentations de la comédie musicale «Singin’ in the Rain».
Dans le bâtiment en «T», les services techniques du théâtre dirigés par Jacques Ayrault, ont travaillé avec les ingénieurs du bureau d’études scénique Cap Co et le fournisseur d’échafaudages Layher pour y reconstituer la scène et son environnement dans des proportions identiques à l’original.
La magie des grandes salles
Le plateau, d’environ 30 m de largeur et 30 m de profondeur, a été monté au centre de la verrière sur des échafaudages posés sur roues (des tripodes); d’un poids de 3 tonnes, il a été poussé manuellement dans l’aile centrale. Il a ensuite équipé d’une structure métallique de 26 m de hauteur pour former un grill à 28 cintres qui supporte entre autres les 14 «feuilles de décors».
Pour les séquences de pluie, indispensables au spectacle, la scène est équipée d’un bac de récupération d’eau installée sous les planches ajourées du plateau. D’environ 18 m de longueur et de 8 m de largeur, cette «piscine» est constituée d’un film d’une profondeur d’environ 20 cm. L’eau en circuit fermé est animée par quatre pompes aux pieds des échafaudages et filtrée à chaque cycle.
Pour Christian Crespo, gérant de Cap Co, ce type de projet demande d’être mené très en amont – les échanges ont commencé au printemps – pour une exécution rapide et précise: en deux jours à raison de quatre vacations – c’est-à-dire, sans interruption –, auxquels s’ajoutent deux journées pour l’occultation totale des parties techniques et les aménagements extérieurs.
Du bâtiment au spectacle
Au total, Layher a livré 200 tonnes d’échafaudages pour la structure de scène, les tours de sonorisation et d’éclairage qui encadrent les gradins et les pans latéraux. Pour cette entreprise, cette prestation est marginale dans son portefeuille d’activités. Mais, en cumulant ces expériences, il trouve dans son catalogue les réponses adaptées aux besoins scéniques, explique Eric Limasset, président de l’entreprise. À noter qu’en raison d’une occupation de plus de 20% du volume du hall, cette construction doit tenir compte des contraintes… de vent.