« La qualité d’une couverture c’est son support », insiste Franck Vesco, directeur général adjoint d’UTB, société en charge de la restauration de la toiture du château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne). Le chantier s’achève avec la restauration du dôme ovoïde qui représente une surface de 450 m². Vielle d’un siècle la toiture était très abîmée. Les opérations ont donc consisté à déposer intégralement la couverture, pour ensuite réaliser les reprises de charpente nécessaires sur les parties défectueuses. Les opérations se sont ensuite poursuivies avec la réfection des supports en bois de la couverture. Un double voligeage en peuplier de 10 mm d’épaisseur a été mis en œuvre ici. « Le peuplier a la caractéristique d’être souple et fibreux ce qui se prête bien aux formes du dôme », explique Franck Vesco. Enfin, la dernière étape consiste à réaliser les chéneaux puis à monter la couverture en ardoises.
Ces dernières sont très particulières puisqu’il s’agit d’ardoises Coffines, c'est-à-dire issues d’un banc de schiste dont la veine est légèrement courbe. Les ardoises sont donc légèrement convexes, ce qui permet de les plaquer correctement sur le toit. Pour que ces opérations se déroulent sans encombre, un système d’échafaudage dépourvu de point d’appui sur le dôme a été mis au point par la société Layher. Il comprend deux tours installées de part et d’autre du corps central. Elles sont ancrées sur la façade sur une hauteur de 20 m, puis la structure se rejoint à l’aide de plusieurs caissons d’échafaudage et couvre l’ensemble du corps central. Des planchers installés tous les 2 m épousent la forme du dôme et permettent aux compagnons de travailler dans de bonnes conditions. L’ensemble de la structure est ensuite habillé d’un système de parapluie bâché qui assure l’étanchéité.
Cette dernière étape de la restauration a débuté en septembre dernier avec la mise en place de l’échafaudage. Elle est prévue pour s’achever en juin 2012. Au total, ces opérations auront nécessité 40 000 ardoises Coffines, 10 000 m linéaire de voliges en peuplier et 80000 clous en cuivre. Cette phase signe l’achèvement d’une campagne de restauration qui aura duré 6 ans au total.