Zéro chauffage, zéro clim' et zéro émission de composés organiques volatils. La filière du chanvre a profité du salon de l'agriculture, du 22 février au 1er mars à Paris, pour vanter ses atouts. Menée un an plus tôt, l'épreuve du feu avait donné des ailes à la filière : « En quatre heures, les fours du Centre d'études et de recherches de l'industrie du béton (Cerib) ont démontré les qualités coupe-feu des murs à ossature bois avec remplissage en béton de chanvre », témoigne Nathalie Fichaux, directrice de l'association Construire en chanvre. Après confirmation en grandeur réelle de ces essais, l'été dernier, l'utilisation du béton de chanvre est devenue une technique courante du bâtiment.
La coopérative Hemp it, leader mondial de la production de semences de cette plante, inaugure par exemple ses nouveaux bureaux en mars à Beaufort-en-Anjou (Maine-et-Loire). L'architecte nantais CAN, membre de Construire en chanvre, a agencé le showroom de l'entreprise, qui a investi 870 000 euros dans cette vitrine biosourcée. Basée à Aulnoy (Seine-et-Marne), la SAS Wall'up, première unité française de préfabrication en chanvre, se positionnera sur les marchés de construction du village olympique des JO 2024 en Seine-Saint-Denis.
Avec les autres membres du collectif des filières biosourcées du bâtiment, le chanvre fourbit aussi ses armes réglementaires : « La RE 2020 nous ouvrirait de nouvelles perspectives, si elle intégrait le calcul de la captation », plaide Nathalie Fichaux.
