Le centre commercial d'un quartier sensible remis à flot

Avec l'arrivée prochaine de Val'prim, un commerce alimentaire, les surfaces commerciales de Mantes 2, au Val Fourré, seront remplies à 80 %. On revient de loin : il y a seulement cinq ans, ce centre commercial conçu dans les années 70 (1,8 ha sur dalle) semblait promis à la fermeture définitive. On doit cette renaissance à l'intervention énergique de la ville et de l'Etablissement public d'aménagement de Mantes-Seine-Aval (Epamsa) pour remettre à flot cette copropriété commerciale en faillite. Elle était constituée pour moitié de lots appartenant à de moyennes et grandes surfaces, principalement alimentaires et, pour le reste, de petits commerces et d'espaces communs dont un parking en sous sol.

Philippe de Castilla, chargé de mission à l'Epamsa, raconte : « Après différentes aventures, les propriétaires des plus gros lots ont mis la clé sous la porte, mettant la copropriété en difficulté. Un investisseur privé a racheté ces lots pour tenter une relance qui fut un échec. Les charges impayées s'accumulant, la copropriété fait faillite et passe, en 1993, sous administration judiciaire. »

En 1995, les pouvoirs publics décident d'intervenir au titre de la politique de la ville. « Il nous fallait clarifier la demande publique : pourquoi intervenir et sur quoi ? », explique Pascal Lelarge, alors directeur de l'Epamsa (il vient d'être nommé DRE de Basse-Normandie). « La réponse s'est imposée : Mantes 2 est le vrai centre urbain du Val Fourré, quartier voué essentiellement à l'habitat. Et, bien que les espaces du centre commercial appartiennent à des propriétaires privés, ce sont des espaces publics. »

Assistée par l'Epamsa, la ville de Mantes-la-Jolie propose à l'administrateur judiciaire de reprendre les grands lots. « Le prix consenti, 7 millions de francs, devait servir à régler les 4 millions de charges impayées et à financer des travaux », explique Pascal Lelarge. Parallèlement, la ville négocie le rachat à la copropriété des parties communes et des parkings en sous sol. Pour ce faire, et ramener la copropriété à sa stricte dimension commerciale, celle-ci sera scindée en volume.

Après quoi, l'Epamsa et la ville proposent un projet d'aménagement du centre commercial à la copropriété, à charge pour elle d'investir 9 millions de francs dans la partie la concernant et de réserver 2 millions de francs au fonds de roulement. La ville, aidée de l'Epamsa, maître d'ouvrage délégué, transforme les grands lots commerciaux pour les relier à la voirie. La destruction d'une des grandes surfaces permet de créer une place, accessible en voiture du boulevard Clemenceau : « Auparavant, on n'accédait au centre en voiture que par les sous-sols », note Philippe de Castilla.

La ville récupère le marché forain organisé par la copropriété (concédé pour 4 millions de francs annuels), la sécurité est assurée par l'union syndicale nouvellement créée, le centre étant équipé de vidéo surveillance.

Résultat : le centre commercial offre une diversité de commerces autour de l'esplanade. Reste à rénover les accès piétons et à effectuer des travaux secondaires.

Financement de la réhabilitation : 9 millions de francs sur fonds privés (la copropriété) et 45,5 millions de francs sur fonds publics (Union Européenne, Etat, région ILE-DE-FRANCE, la Communauté d'agglomération de MAntes, et la ville).

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