Quelles sont les perspectives de croissance de l'ingénierie française ?
LUCIEN SAJUS : « Nous prévoyons une croissance des activités d'études techniques et d'ingénierie de +5,5% sur la période 1999-2000. Cette croissance est particulièrement forte dans le domaine industriel (+ 11 %) tirée par les exportations ; elle est forte dans le bâtiment (+ 7 %) et plus réduite dans le domaine des infrastructures (+ 3 %). »
Cette croissance a-t-elle eu un impact sur les effectifs ?
« Non, parce que les sociétés d'ingénierie n'ont pas réussi à pourvoir les effectifs nécessaires qui sont restés pratiquement stables en 1999 et elles ont eu recours plus que par le passé à la sous-traitance ; le total effectif moyen et sous-traitance montre, pour 1999, une hausse de + 1,3% ».
Cette situation va-t-elle se poursuivre en 2000 ?
« Quasiment toutes les sociétés interrogées en mai avaient pour objectif un fort accroissement de leurs effectifs (+ 9 %) pour l'année 2000. Nous pensons que des problèmes de recrutement sont à prévoir compte tenu d'un marché de l'emploi de plus en plus tendu. Nous prévoyons donc que l'accroissement des effectifs pour 2000 sera moins important que les prévisions. »
Quel est le montant des carnets de commandes ?
« Le carnet des commandes à exécuter en 2000 se situe en valeur absolue au même niveau fin avril 2000 que fin avril 1999 soit environ treize mois d'activité pour un chiffre d'affaires annuel de la profession qui s'élève à 103 milliards de francs. »
Constatez-vous une évolution de la répartition géographique des commandes à l'exportation ?
« Nous constatons une reprise de la part du Moyen-Orient (+ 27 %) qui avait diminué ces dernières années, suivie de près par l'Asie (25 %) en légère baisse, puis l'Europe (24 %), pays de l'Est inclus. Quant à l'Afrique, elle remonte à 18 % après avoir été à 15 % en 1997 (et à plus de 30 % en 1990). L'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud restent faibles à 8 %. »