Crossrail, le projet de nouveau RER Londonien, s’enlise dans la crise. Selon des informations du Financial Times, qui cite des sources proches du dossier, Crossrail va, dans les prochaines semaines, réclamer des centaines de millions de £ supplémentaires pour son troisième renflouement en un an seulement.
Une nouvelle qui intervient alors que les polémiques enflent sur le rôle du maire de Londres, Sadiq Khan. On accuse en effet celui-ci d’avoir induit le public en erreur sur les retards et dépassements de coûts du projet. En effet, les ministres britanniques étaient furieux en août après avoir appris de la direction de Crossrail que la livraison du projet serait reportée d'un an à l'automne 2019. Khan avait déclaré le mois dernier au National Audit Office que le projet nécessiterait des fonds supplémentaires, alors qu'il avait déjà reçu une injection de 590 millions de £ (662 millions d’euros) en juillet et un prêt supplémentaire de 350 millions de £ (393 millions d’euros) en octobre - portant le coût total du programme à 15,8 milliards de £ (17,75 milliards d’euros).
Audit et démission
Parallèlement, Terry Morgan, Président du directoire de Crossrail, devrait être limogé cette semaine de son poste ainsi que de celui de Président du projet de nouvelle LGV High Speed 2 (HS2). Ce dernier a confirmé lors d’une interview que le projet allait bientôt demander de nouveaux fonds. « J'attends une autre annonce concernant une demande de financement supplémentaire. Je ne sais pas combien », a déclaré ce dernier lundi au programme BBC Today. Les auditeurs KPMG sont en train de finaliser un rapport sur la gouvernance à Crossrail pour analyser les manquements qui ont conduit à cette situation.
Le projet de nouvelle ligne de train traversant la capitale britannique d’est-ouest, qui date de 10 ans, a été touché par de nombreux problèmes de construction, d'ingénierie et d’informatique, qui ont été rendus publics lors d'une réunion du conseil d'administration du maître d’ouvrage du projet, « TfL », les autorités de transport de Londres, en janvier dernier.
