Aiguillonné par sa passion du métier, entre la présidence de l'Union nationale de la maçonnerie, celle du conseil des professions de la FNB et la direction de son entreprise, Le Bâtiment associé, Pierre Possémé est en permanence sur tous les fronts, en particulier sur celui de l'innovation technologique. Son stimulant ? Surmonter la difficulté : « C'est en ayant à relever des défis techniques, voire humains, que l'on promeut son entreprise, que l'on triomphe de ses appréhensions et que l'on exalte ses coéquipiers », adhésion et formation professionnelle de l'équipe à l'appui.
Pour cet « accro » de l'innovation, exit la banalisation de chantier. Estimant qu'« un métier qui n'évolue pas meurt », Pierre Possemé incite à une recherche optimale sur de nouveaux produits et de nouvelles techniques de pose.
Si, aujourd'hui, « la profession dispose de beaux matériaux - pierre, briques de parement, enduits colorés - aptes à se modeler pour une esthétique avantageuse, au-delà de l'appréhension de la nouveauté, le Code des marchés public restreint l'ouverture à l'innovation et bloque les chantiers expérimentaux », regrette-t-il.
Faute de réaliser des prototypes, à l'instar de toutes autres industries, Pierre Possémé redoute la percée de nouvelles technologies venant d'autres pays européens, qui pourraient mettre en péril les entreprises françaises. A son sens, la coopération de l'entrepreneur novateur avec l'architecte, dès la conception du projet, permettrait d'intégrer des matériaux nouveaux et de faire évoluer les métiers. Pour cet amoureux de la technique, « il faut restaurer, mais aussi avancer, de telle sorte que les constructions actuelles, par leur technicité, soient les monuments classés de demain ». In fine, concepteur et réalisateur doivent coopérer. Une osmose trop rare, à son goût.
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Pierre Possémé, P-DG, Le Bâtiment associé (maçonnerie, taille de pierre, charpentes bois, sciage et carottage) à Reims. CA 1997 : 30 millions de francs (+ 5 % sur 1996) ; résultat net : 0,5 million. Effectifs : 70 salariés.