La cinquantaine de salariés de Land’Act resserre les rangs autour de sa raison d’être : « Concevoir et réaliser ensemble des paysages vivants et régénératifs, pour une planète prospère et le bien-être de ses habitants ». Trois mois d’effort collectif ont abouti à l’identification des mots justes, approuvés par un vote interne en décembre 2022.
Une appropriation lente
« L’appropriation collective a pris du temps ». Président du directoire et co-dirigeant aux cotés de Benjamin Thébaud, Eric Manfrino confie son soulagement. Parmi les mots qui lui tiennent à cœur, le paysagiste s’arrête sur le plus long : « On ne part jamais de zéro », commente-t-il à propos de Régénératif, pour situer l’intervention de Land’Act dans la chaîne du vivant à laquelle contribuent les végétaux et les animaux, dont les humains.
« Nous ne partagions plus assez », diagnostique le président. Au cours des dernières années, la création de trois bureaux déconcentrés, à Nice, Bordeaux et Nantes, a contribué à hisser Land’Act (4,7 M€ TTC de chiffre d'affaires prévisionnel) dans le top 3 de la conception paysagère en France, aux côtés de TER et de Base. Cette expansion a nourri la quête de valeurs communes, après le décès, fin 2021, de Philippe Thébaud, l’un des pères fondateurs de Land’Act aux côtés de son fils Benjamin et d’Eric Manfrino.
Ouverture vers l’extérieur
Lancé l’été dernier, le comité de mission de huit membres reflète ce besoin de rassemblement interne : des représentants des trois bureaux déconcentrés y siègent. Les deux autres membres témoignent de l’ouverture vers l’aval de la chaîne de valeurs du paysage : directeur du développement France d’ID Verde, leader français et européen du secteur, Jérôme Verguin y représente le monde de l’entreprise de travaux. P-DG des pépinières Chatelain et ardent défenseur des groupements de producteurs français aptes à tenir tête à la concurrence européenne, Laurent Chatelain y incarne les fournitures végétales.
L’ouverture du comité de mission vers l’extérieur répond à l’esprit de la loi, qui cherche à stimuler l’essaimage des pratiques vertueuses dans la société. Pour relever ce défi, l’instance se réunit à un rythme bimensuel.
Des indicateurs à formaliser
Sa tâche la plus immédiate va consister à formaliser les indicateurs de suivi des trois engagements de l’entreprise à mission : « Concevoir et réaliser des paysages vivants », en phase avec les enjeux sociétaux et environnementaux ; « Promouvoir la prospérité des territoires », en jouant notamment sur l’économie circulaire et les ressources de proximité ; et enfin « favoriser le bien être des habitants ». Eric Manfrino insiste sur ce dernier mot qui là encore, inclut les humains comme les autres êtres vivants.
Quelles traductions opérationnelles attendre de la démarche ? L’entreprise à mission se donne 1 à 5 ans pour mettre en œuvre ses engagements. Dans un contexte de guerre des prix attisé par la crise de l’immobilier et par les pressions de l’Etat pour désendetter les collectivités, Eric Manfrino ne cache pas sa volonté d’utiliser la reconnaissance de la loi pour défendre la valeur des offres de Land’Act.
Test de sincérité
L’agence irait-elle jusqu’à décliner des commandes qui heurteraient ses valeurs ? Cet ultime test de sincérité figure en tout cas noir sur blanc dans l’exposé des motifs en cours de diffusion : « On ne peut pas cautionner cette orientation de projet qui n’est pas alignée sur notre raison d’être et nos statuts ».