LAN, entre ciel et terre

A Paris, de leurs bureaux sur les toits au restaurant en rez-de-chaussée, le duo Benoit Jallon et Umberto Napolitano ne boude pas son plaisir.

 

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Le rooftop qui surplombe l’atrium est un lieu propice à l’organisation de moments de convivialité avec les membres de l’équipe, lors de concours gagnés ou d’anniversaires. Il constitue également un repaire de biodiversité grâce à sa végétalisation.

En août 2002, il y a tout juste vingt ans, les architectes Benoit Jallon (né en 1972) et Umberto Napolitano (né en 1975) déposaient les statuts de la société LAN - Local Architecture Network - à la Bourse de commerce de Paris. Au cours de ces deux décennies, les associés ont changé d'adresse à chaque étape du développement de l'agence. Aujourd'hui propriétaires de leurs locaux, ils profitent d'espaces capables de muter dans le temps. Comme eux.

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« Créer du vide ». Les bureaux de 680 m² se situent dans le XIe arrondissement de la capitale, rue Popincourt, au sommet d'un ancien garage- parking dont la rampe d'accès est dissimulée par le nouvel aménagement intérieur. L'équipe, composée d'une trentaine de personnes, a emménagé en décembre 2018, après une année de travaux. « Le projet de l'agence démontre notre capacité à investir, adapter et, surtout, faire revivre un bâtiment existant, considère Benoit Jallon.

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Un confrère aurait pu combler totalement le dernier étage afin d'exploiter au maximum son potentiel. Nous avons choisi de créer du vide. » Divers espaces de travail et de détente ont été construits autour d'un atrium végétalisé, surplombé d'un rooftop avec vue à 360° sur les toits parisiens. On entre par ici, on ressort par là en faisant coulisser les baies vitrées.

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« C'est peut-être un luxe que nous nous sommes payé, estime-t-il. Mais quel plaisir de pouvoir bénéficier d'un espace extérieur au cœur d'une des villes les plus denses au monde. » « L'idée d'un climat intermédiaire entre dedans et dehors, d'une typologie intermédiaire entre bureau et habitat, d'une structure intermédiaire entre bois et béton, c'est-à-dire une forme d'entre-deux est quelque chose qui caractérise cet endroit et qui nous caractérise », explique Umberto Napolitano. Ce chineur et collectionneur d'art invétéré a truffé l'agence d'objets singuliers.

A l'image du réfectoire, aux allures de bistrot chic, où se côtoient des coussins recouverts de tissus anciens japonais, des tableaux de l'artiste angolais Kiluanji Kia Henda et… un bélier naturalisé.

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A l'étage du dessous, dédié à la conception, l'ambiance est plus studieuse. Au sein d'un vaste open space, les collaborateurs sont rassemblés par équipe le long de tables dont le nombre varie en fonction des différentes phases du projet. Des cloisons séparatives leur permettent d'afficher plans, coupes et perspectives. Les murs périphériques sont entièrement dédiés au rangement. Les deux seules pièces un tant soit peu en désordre sont la matériauthèque et l'atelier de fabrication des maquettes. « Les lieux ont des noms, mais pas de fonction, ça nous laisse la liberté de changer », souligne Umberto Napolitano, dont le bureau qu'il partage avec son associé a déjà changé de pièce. L'Italien, originaire de Naples et figurant parmi les tifosi du club de football de la ville, a appelé l'un des espaces Diego en hommage à Maradona. Il détient par ailleurs - avec son associé - une botte secrète : un restaurant.

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« Une bonne table plutôt qu'un bureau ». « Umberto et moi avions envie depuis très longtemps d'ouvrir un restaurant car nous aimons bien manger, confie Benoit Jallon. Nous préférons aussi parler à nos clients autour d'une bonne table plutôt qu'à un bureau. Un jour, nous avons décidé de créer un établissement avec la restauratrice Rosa Vanina Pavone, qui venait régulièrement préparer des repas à l'agence. » Les associés, ainsi que leurs salariés, n'ont qu'à descendre au pied de l'immeuble pour aller se restaurer à un tarif préférentiel. Ils retrouvent dans leurs assiettes les plantes aromatiques (romarin, thym, cerfeuil, ciboulette, etc.) qui poussent chez LAN. L'été, avec sa terrasse éphémère, l'espace peut accueillir jusqu'à une cinquantaine de couverts. Dessins, photos et livres d'architecture y sont exposés. Et prochainement, de jeunes confrères ou des chercheurs pourraient venir faire part de leurs travaux lors d'apéros. « Notre agence étant située au niveau des toits, ce restaurant nous permet d'avoir un contact avec la rue », commente Umberto Napolitano. Son nom a été parfaitement choisi : « Pianoterra », rez-de-chaussée en italien.

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