Quelle est votre feuille de route ?
Jean-Luc Porcedo : Aujourd’hui, sous l’impulsion d’Alain Dinin, le groupe Nexity vient de se réorganiser autour de ses clients, le client immobilier résidentiel, le client immobilier d’entreprise, le client collectivités territoriales et enfin un quatrième, le client interne, c’est-à-dire les salariés de l’entreprise, en symétrie des attentions.
La direction des Nouveaux usages urbains s’inscrit dans cette réorganisation avec comme objectif de travailler au côté de chacune et chacun et avec tous les métiers du groupe afin de proposer dans nos projets des offres répondant aux besoins des différents acteurs de la Ville.
Pour y parvenir, nous allons nous appuyer sur un travail de prospective et d’expertise. Il s’agit d’appréhender les tendances émergentes dans les modes de vie, dans les structurations familiales, dans les relations aux services, au quartier, à la ville, dans les articulations entre espaces privés et espaces collectifs afin de les intégrer à nos offres.
De nouveaux usages apparaissent dans le fonctionnement de nos villes et agglomérations. Les rythmes changent. Avec les réseaux sociaux, le digital, l’accès permanent à toutes formes d’informations et le besoin de nouveaux services, la ville en continu 24h/24 et 7j/7 est de plus en plus une réalité. Le passage de l’économie linéaire à une économie circulaire combinée aux multiples innovations portées par différentes startups, conduit notre groupe à accompagner, expertiser, développer et parfois soutenir financièrement ces nouveaux acteurs urbains ce qui, dès aujourd’hui, nous permet de nous améliorer dans notre part de gestion de la Ville et l’amélioration de la qualité de vie de ses habitants.
Sur quelles thématiques travaillerez-vous ?
J-L.P. : Nous travaillons sur notre cœur de métier bien évidement, c’est-à-dire l’immobilier résidentiel et l’immobilier d’entreprise afin de développer de nouveaux services. Mais aussi sur les questions énergétiques, de développement durable, de mobilité, de gestion des déchets, d’accès la santé, la culture, d’accès aux services publics locaux… Autant de sujets ou de services qui participent à améliorer l’environnement de nos clients.
Cette imbrication constante des métiers et des partenaires est de plus en plus nécessaire à la construction d’offres globales. Un observateur extérieur pourrait estimer que nous nous éloignons de notre cœur de métier. Au contraire, cela nous permet de consolider la position de Nexity comme plateforme leader des services immobiliers.
Quels outils souhaitez-vous développer ?
J-L.P. : Un des enjeux est de trouver de nouvelles formes de partenariats entre les secteurs publics et privés. Demain vont se développer des réponses aux procédures publiques où l’on trouvera des compétences différentes comme par exemple apporteur d’énergie, un opérateur de téléphonie, un aménageur-promoteur-gestionnaire intégrant des plates-formes de services, comme Nexity, mais aussi par exemple l’acteur local impliqué dans le lien social.
Des outils existants comme les Semop (société d’économie mixte à opération unique) ou le PUP (projet urbain partenarial) nous permettent d’être dans ce rôle d’ensemblier urbain, en gardant des formes de souplesse dans la mise en œuvre, en réduisant l’écart entre le temps de la décision et le temps de la réalisation et en préservant le rôle décisionnaire pour les élus.
Les procédures récentes des appels à projets engagées par la ville de Paris (Réinventer Paris), par la Métropole du Grand Paris (Inventons la Métropole du Grand Paris) ou par d’autres grandes agglomérations françaises s’inscrivent aussi dans ces évolutions.
Nexity ambitionne de devenir une plateforme de services immobiliers…
J-L.P. : C’est la continuité des questions et des évolutions que nous venons d’aborder. Il s’agit d’adapter l’organisation de l’entreprise en « silos produits » vers les attentes et les besoins des clients. Et donc d’aller vers des réponses de plus en plus centrées sur les usages.
Partons de questions simples. Que veulent nos clients? Qu’attendent-ils de Nexity dans ces périodes de mutations ? Des services simples, utiles, adaptés et innovants correspondants aux besoins que l’on peut rencontrer tout au long de la vie comme l’accès à un logement étudiant, l’estimation, l’acquisition et la gestion d’un bien, l’évolution de son habitat par exemple lors d’une séparation ou recomposition familiale, l’accès à une résidence personnes âgées, à des espaces de co-working, etc. L’intégration facilitée dans l’environnement urbain, la participation « citoyenne » à la préservation de son cadre de vie, sont autant de réponses aux usages que nous offrons à nos clients.
Pourquoi ne pas avoir appelé cette direction « smart city »?
J-L.P. : Nous nous adressons à nos clients mais aussi et surtout aux femmes et hommes qui vivent la ville. Les collectivités territoriales et plus globalement les acteurs de la ville (aménageurs, entreprises, autorités organisatrices de transports, syndicats de gestion des déchets, services publics de sécurité, acteur sociaux et culturels…) sont confrontés à de nouveaux enjeux dans l’aménagement durable de leur territoire. Les technologies sont des opportunités à saisir mais les questions d’urbanité, d’évolutions des usages et des modes de vie vont bien au-delà des questions techniques. Nous avons connu les quartiers HQE (haute qualité environnementale), puis les éco-quartier et maintenant nous parlons de « villes intelligentes » et « villes résilientes ». Nos objectifs consistent à connaitre et comprendre les besoins des usagers de la ville pour concevoir les approches globales et transverses aux acteurs de la ville.
