« Ni autosatisfaction, ni auto-flagellation », annonce l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron en dressant le bilan des actions mises en œuvre depuis 2017, entre les deux tours de l’élection présidentielle. Malgré ce préambule, c’est bien de satisfaction dont il est question quand l’équipe répète que ce quinquennat a permis de doubler le rythme de la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui est passé de – 1% à – 2 %.
Un résultat qui n'est pas à la hauteur des exigences de l'Accord de Paris, comme l'a rappelé à plusieurs reprises le Haut Conseil pour le Climat. Et une réduction qui n'a pas empêché l'Etat d'être condamné à deux reprises pour inaction climatique.
Pour tenter de remettre le pays sur la bonne trajectoire en termes d'émissions de CO2, le candidat Macron va s’appuyer sur trois mesures, dont deux déjà connues depuis le discours de Belfort du 10 février dernier : le nucléaire et les énergies renouvelables.
Sur le premier point, la durée de vie des centrales existantes sera allongée et 14 EPR2 seront construits, dont une première tranche de six EPR2 pour commencer. Sur les énergies renouvelables, les capacités de production solaire devront être multipliées par dix, tandis que 50 parcs éoliens offshore seront réalisés.
Nucléaire, EnR et… sobriété !
La nouveauté du discours du président sortant réside dans le troisième pilier pour réduire nos émissions de CO2, puisque son équipe de campagne n’hésite plus à parler de sobriété. « Il ne s’agit pas de décroissance, mais d’accompagner les gens de façon programmée et étalée dans le temps pour leur permettre de consommer moins et mieux », répète-t-on au QG du candidat. La sobriété doit ainsi apporter une meilleure qualité de vie tout en redonnant du pouvoir d’achat.*
Rénover 700 000 logements/an
Pour accélérer sur la sobriété, l’équipe de campagne mise sur les rénovations énergétiques avec une ambition : rénover 700 000 logements/an et une avance de frais pour aider les ménages les plus modestes à réaliser ces travaux. Il s’agit également de s’appuyer sur le dispositif existant du « Guichet unique » afin d’aller au-delà des rénovations par gestes et privilégier les opérations de réhabilitation globale. Selon l'équipe de campagne, 600 000 logements ont été rénovés en 2021 grâce au dispositif "MaPrimeRénov".
Afin de montrer l’exemple, l’équipe de campagne du candidat rappelle que 4 milliards d’euros ont déjà été alloués à la rénovation des bâtiments publics.
Décarboner la production industrielle
Pour l’industrie, le Plan France 2030 a déjà donné 5 milliards d’euros pour décarboner la production industrielle et réduire de 10 % ses émissions de CO2 d’ici à 2030. Quatre milliards doivent aller vers les technologies de production d’hydrogène vert et de capture du CO2, « des solutions non-matures », ont reconnus les membres de l’équipe de campagne en charge de la transition écologique.
Par ailleurs, sur la mobilité, le président sortant fixe un nouveau cap, avec l’installation de 700 000 bornes de recharge de véhicules électriques d’ici à 2027.
Et pour atteindre ces objectifs, les spécialistes de l’équipe du candidat Macron ont calculé qu’il fallait allouer 10 milliards d’euros supplémentaires chaque année, ce qui est une nouvelle promesse du président sortant. « Ces mesures devraient ainsi nous permettre de franchir une nouvelle étape et de réduire nos émissions de 4 % » a résumé l’un des membres de l’équipe de campagne.