La Serrurerie de la Parette usine en orfèvre

Serrurier-métallier -

Mathilde Quénel, Rémy Darrigade et Vincent Delaroque mettent les outils industriels au service de la beauté et de la créativité.

 

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Vincent Delaroque, Mathilde Quénel et Rémy Darrigade (de g. à d.) posent devant des prototypes de la Serrurie.

A la Serrurerie de la Parette, installée depuis 1993 à Roquefort-la-Bédoule (Bouches-du-Rhône), près de La Ciotat, on aime les moutons à cinq pattes. Pour leur donner vie, son fondateur, Alain Quénel, a mis des outils industriels au service des pratiques traditionnelles de la serrurerie et de la métallerie.

Le Picard, qui a créé l'activité à Marseille en 1982 à l'issue de son tour de France comme compagnon, a transmis en 2017 son entreprise et ses valeurs à l'actuelle équipe dirigeante composée de sa fille Mathilde, responsable des ressources humaines, et de deux collaborateurs. Vincent Delaroque, ingénieur en production industrielle, est en lien avec les donneurs d'ordre. Rémy Darrigade, entré en tant que dessinateur-chargé d'études, est, lui, P-DG et responsable de la production. Au sein du bureau d'études, dans l'atelier de 3 500 m2 ou sur chantier, les trois quadragénaires peuvent s'appuyer sur des salariés nantis d'un haut niveau de compétences.

 

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La bonne conception des pièces ainsi que la connaissance des caractéristiques techniques de la matière pour, entre autres, l'utilisation d'une juste quantité, sont en effet indispensables à un assemblage optimal ainsi qu'à la légèreté et la pérennité des ouvrages. « Nous employons en majorité de la tôle, qu'elle soit en aluminium, en inox ou en acier Corten, destinée à être coupée au laser et pliée par nos machines à commande numérique qui apportent rapidité, liberté et précision », précise Vincent Delaroque. Fabriquant des œuvres monumentales mais aussi de la serrurerie conventionnelle, tels les garde-corps, portails, grilles, la PME privilégie toujours « une approche architecturale, conformément à ce que mon père a développé », insiste Mathilde Quénel.

 

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Horizons architecturaux. Sur ce dernier point qui fait la réputation de la serrurerie-métallerie auprès d'architectes et artistes en France et en Europe, une rencontre à la fin des années 1980 a été décisive. Le designer Charles Bové, gérant de l'agence marseillaise Stoa, ouvre en effet à Alain Quénel de nouveaux horizons en lui demandant de concevoir et réaliser les lampadaires, édicules et garde-corps contemporains du cours Honoré-d'Estienne-d'Orves à Marseille. On peut aussi citer les luminaires en « acier inoxydable poli miroir » de la galerie Mansart, sur le site Richelieu de la BnF (architecte : Bruno Gaudin), la marquise multicolore de la station Pont-Cardinet, également à Paris (artiste : Tobias Rehberger), ou bien encore les vitrages quasi horizontaux en toiture du musée Jean-Cocteau à Menton, conçu par Rudy Ricciotti.

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Ce premier chantier avec l'architecte a d'ailleurs conduit à d'autres collaborations, la dernière étant la Manufacture de la mode, le nouvel immeuble de Chanel à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Pour réaliser les grilles et portails en ronds aluminium et donner un effet de maille tressée, le bureau d'études a sélectionné un alliage très ductile, pouvant être façonné sans qu'il s'écrase.

« Nous avons embouti les ronds aluminium à la presse plieuse, ce qui nous a permis de mettre des éléments en forme de torsade. Nous les avons ensuite placés sur la table d'usinage selon cinq axes pour les percer, les tarauder, les lamer. L'objectif était de les assembler en les vissant, et ainsi de ne pas avoir de soudures apparentes », détaille Rémy Darrigade.

La commande numérique n'empêche pas le recours aux techniques traditionnelles comme la forge si nécessaire. De même, la Serrurerie de la Parette ne s'interdit pas les pièces en série telles les corbeilles, avec toujours le même souci du détail.

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