Une qualité des travaux "absolument inacceptable", une reconstruction qui "donne l'impression d'une imitation bon marché". Tels sont les termes employés dans un rapport de l'inspection des monuments historiques, publié mardi sur le site Internet du ministère tchèque de la Culture au sujet de la rénovation en cours du Pont Charles, le plus vieux et le plus célèbre pont de Prague. "La valeur esthétique et artistique irremplaçable du monument a été fondamentalement touchée", soulignent les autorités qui critiquent les manquements de la mairie de Prague et de son maître d'œuvre, une filiale locale du bureau d'études britannique Mott MacDonald. L'inspection épingle notamment la reconstruction d'une balustrade 'en contradiction flagrante avec sa forme initiale', du fait que les pierres authentiques ont été remplacées par du "grès impropre".
"On pourrait certes discuter de certaines pierres, mais nous avons tout consulté avec des spécialistes", a rétorqué le porte-parole local de Mott MacDonald Daut Kara, cité par l'agence CTK. Selon lui, l'application de méthodes classiques pour rénover la balustrade prolongerait les travaux d'une demi-douzaine d'années.
Les autorités municipales ont opté pour une rénovation par étapes. Le chantier d'un coût évalué à 6,7 millions d'euros a commencé en août 2007 et doit durer 34 mois. Une filiale tchèque de Vinci Construction, SMP, assure les travaux. Ils comprennent la restauration de la balustrade, des couches de la chaussée (principalement l’étanchéité) et des deux rampes d’accès au pont, incluant la réparation du réseau d’assainissement.
Interrogé pour savoir si les critiques émises portaient uniquement sur les choix du maître d'œuvre ou si elles pouvaient être imputées également à l'entreprise chargée des travaux, Vinci n'a pas souhaité commenter cette affaire.
Hugues Boulet avec AFP
Plus d'informations sur le BTP en Europe avec Le Bulletin européen du Moniteur