LA RENAISSANCE DU 52 CHAMPS-ÉLYSÉES

4. PROGRAMME MIXTE -

Deux années d'interventions de démolition-reconstruction et d'opérations minutieuses sur les façades et les aménagements intérieurs redonnent à cet édifice fluidité de fonctionnement et modernité.

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Ancien siège parisien de la National City Bank of New-York construit au début des années 30, ayant un temps abrité un Prisunic, un cinéma puis le Virgin Megastore, l'immeuble du 52 avenue des Champs-Élysées achève sa transformation à l'issue d'une réhabilitation lourde. Le projet conçu par l'architecte Philippe Chiambaretta (PCA-Stream) superpose trois programmes distincts et autonomes dans un décor d'époque : des espaces commerciaux, comprenant des boutiques sur rue (5 000 m 2 ) et une coque de 10 000 m 2 aménagée du R+1 au R+2 pour Les Galeries Lafayette ; 10 000 m 2 de bureaux répartis du R+3 au R+6 et loués à la maison Chanel ; ainsi qu'un restaurant en toiture. S'il n'était pas classé, le bâtiment disposait d'éléments patrimoniaux remarquables, à commencer par ses façades monumentales, son volume d'accueil en triple hauteur.

Réinventer et restaurer

Les choix de restauration menés au titre du PLU ont fait l'objet de discussions entre l'équipe de maîtrise d'œuvre, les Architectes des bâtiments de France (ABF) et les services de la Ville de Paris. « Il y a toujours des compromis à trouver dans un projet de reconversion car il difficile de tout sauver, argumente Philippe Chiambaretta. C'est pourquoi on doit définir ensemble ce qui essentiel et ce qui ne l 'est pas. » Les interventions les plus lourdes ont consisté à redonner de la cohérence et de la fonctionnalité aux surfaces commerciales et à leurs zones d'entreposage en sous-sol. La coque principale a été agrandie en gagnant un étage sur la partie bureaux. Ses trois niveaux ont été partiellement démolis pour reconstruire deux planchers en bacs collaborants et faciliter ainsi l'intégration d'escalators. À cet effet, l'ossature métallique de l'immeuble a été mise à jour et renforcée localement. Des structures complémentaires ont été ajoutées pour soutenir des espaces de vente en forme de boîte, en porte-à-faux dans l'atrium. Sur ces étages nobles, toutes les menuiseries en acier et les ferronneries d'époque ont été préservées, ainsi que les supports des stores bannes. Les ouvrages ont été réparés, déplombés par sablage, décapés et repeints par l'entreprise SMD, filiale de Bouygues Rénovation. De nouveaux simples vitrages ont été remis en place et jointoyés. À l'entrée des commerces, deux grilles manquantes ont été recréées selon le dessin d'origine. La fonte a été remplacée par de la tôle d'aluminium de 30 mm découpée au jet d'eau, ce qui a permis d'alléger les grilles et de les motoriser. À l'intérieur du bâtiment, les décors en marbre du majestueux hall d'accueil - ancien espace public de la banque - ont été remis en état, les éléments dégradés remplacés par des pierres provenant de deux carrières différentes. Sur les colonnes du hall, la pose a été réalisée à livre ouvert suivant le calepinage d'origine. La grande verrière en pavés de verre a, elle, été entièrement réhabilitée (lire encadré p. 64), de même que la main courante en laiton de l'escalier monumental.

Des menuiseries plus performantes

Dans les étages de bureaux, de grands plateaux ont été libérés sur toute la longueur et la profondeur du bâtiment. Les anciennes fenêtres acier ont ici été déposées et remplacées par des menuiseries plus performantes en aluminium extrudé à RPT et double vitrage faiblement émissif. Les profils ont fait l'objet d'un développement sur mesure afin de respecter le dessin d'origine et garder des masses vues minimales.

« Le fait d 'affiner les profils (72 mm de masse vue pour un châssis à double vantaux) a permis de limiter les ponts thermiques des menuiseries et s'est avéré avantageux pour la thermique du bâtiment », souligne Gontran Dufour, directeur de l'agence lilloise de VS-A. Les travaux ont été réalisés par l'entreprise Auvergne Alu. En toiture, un important travail a été réalisé pour déplacer en sous-sol ou compacter les équipements techniques de l'immeuble dans des édicules redessinés. Des travaux ont également été menés sur le petit pavillon à coupoles, qui avait fait l'objet d'une extension sauvage dans les années 80. La partie d'origine a été restaurée dans son état initial, y compris sa belle frise en mosaïques de pâte de verre. La partie ajoutée a quant à elle été démolie et remplacée par un ouvrage plus contemporain dont les larges baies coulissantes apportent de la transparence au nouvel espace de restauration.

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