« Il n’y a aucun effet de rattrapage », a déploré Marc Villand, vice-président de la fédération des promoteurs immobiliers (FPI) ce jeudi 16 septembre lors de la conférence de presse de présentation de la production du 2eme trimestre 2021. Ajoutant : « le choc de l’offre promis par Emmanuel Macron en arrivant à la présidence française, on n’y est pas tout à fait. Le logement individuel a retrouvé son rythme d’avant crise, même supérieur à ce qu’il était, mais nous ne voyons pas de rebond sur le collectif. C’est paradoxal, puisqu’il devrait être poussé par les pouvoirs publics, notamment dans la lutte contre l’étalement urbain. »
Au deuxième trimestre 2021, les promoteurs ont vendu 35 448 logements, soit 27,2 % de logements de plus qu’au deuxième trimestre 2020. Une bonne nouvelle en trompe l’œil, puisque 2020 était une année de production historiquement faible, du fait de la crise sanitaire et notamment du 1er confinement. Comparés au 2e trimestre 2019, les ventes s’affichent en recul de 14,1 %. « Le secteur n’a donc pas encore renoué avec le niveau d’activités d’avant les élections municipales et l’épidémie, ni rattrapé le retard accumulé », déplore-t-on à la FPI.
En raison de la réduction des mises en vente chaque trimestre, la FPI estime que l'offre commerciale s'est contractée de 32 000 logements par rapport à 2018. Ainsi, le stock de logement à vendre est passé de 115 263 unités au 2e trimestre 2018 à 82 203 unités au 2e trimestre 2021. Résultat, sur la plupart des métropoles, l’offre commerciale est passée sous le seuil d’une année de production. La tension monte localement et les prix grimpent : +2,7% en région avoisinant les 4300€ du m² en moyenne et ils se stabilisent en Ile-de-France (+ 0,6%) à près de 5 400€ du m².
Mesures psychologiques
Pour dégripper la machine, la FPI mise sur des mesures d’ordre psychologiques plus que fiscales. « Evidemment, nous sommes favorables aux mesures fiscales, mais la demande est là alors que les maires sont réticents à signer les permis de construire, rappelle Pascal Boulanger, président de la fédération. La commission Rebsamen doit rendre des propositions pour inciter les maires à octroyer des permis de construire. Notre sujet est là. Je suis favorable à la mise en place de mesures un peu plus répressives vis-à-vis des maires qui ne respecteraient pas leur PLU ou qui refuseraient systématiquement les permis. » Jusqu’à enlever le droit de signature aux maires, ou à le confier à un autre échelon ? « Longtemps, nous avons pensé que le maire n’était pas le bon étage, mais nous nous écartons à présent de cette thèse », répond le président de la FPI.
Ce dernier estime que les promoteurs ont également leur part de responsabilité. Il incite donc « ses adhérents à upgrader en esthétique nos immeubles, on peut faire du très beau sans forcément faire augmenter les prix. Les maires auront peut-être plus envie de nous accorder les permis ».