Finies les longues minutes de patience au péage derrière l’automobiliste qui a fait tomber son ticket, raté l’insertion de sa carte bancaire et perdu sa facturette entre le frein et l’accélérateur : sur le premier tronçon de l’A79, 30 kilomètres ouverts à la circulation vendredi 1er juillet dans l’Allier, les automobilistes pourront passer sans s’arrêter, inaugurant ainsi la première autoroute en flux libre de France.
Sur cette infrastructure, seule la barrière de péage traditionnelle de communication avec l’autoroute A71 voisine a été conservée, tandis que les autres ont été remplacées par six portiques équipés de caméras infrarouges. Ce sont eux qui, en identifiant le badge de télépéage ou la plaque d’immatriculation du véhicule, déclencheront la facturation.
Tarif modulé selon les émissions
Le dispositif de caméras est complété par des antennes de télépéage et des capteurs « auxquels s’ajoute une couche d’intelligence algorithmique qui permet de faire communiquer les équipements entre eux et vers le système de back office », explique le maître d’ouvrage et concessionnaire Aliae, filiale d’Eiffage.
Pour payer leur trajet, les automobilistes pourront utiliser soit le site d’Aliae en indiquant leur numéro de plaque, soit l’une des 16 bornes installées sur les aires de l’autoroute. « Ils pourront également s’inscrire sur internet avant leur voyage pour être prélevés directement après leur passage », précise Isabelle Lacharme, directrice opérationnelle d’Aliae.
Le système permettra de connaître la catégorie du véhicule pour évaluer le tarif, modulé en fonction de ses émissions. « C'est l’autoroute la moins chère de France puisqu’elle coûtera moins de cinq euros pour un véhicule léger », affirme la responsable pour qui ce modèle « préfigure ce que vont être les autoroutes d’ici cinq à dix ans ».
Conforme au RGPD
Si d’autres projets sont annoncés en France (A14, A13-A14, A69 et A412), ce système de péage en flux libre autorisé par la loi LOM de 2019 existe ailleurs en Europe (Espagne, Autriche) et dans le monde (Etats-Unis, Brésil, Inde).
« Le système d’identification du flux libre est conforme au RGPD, assure Eiffage, et ne lit les plaques d’immatriculation qu’à des fins de perception et de facturation du péage. »
Le premier tronçon est gratuit jusqu’à l’ouverture de la totalité du parcours, 88 km, prévue pour cet automne. Outre la modernisation de l’ancienne RN79, connue pour sa dangerosité et la fluidification du trafic, ces travaux à 538 millions d’euros doivent aider à réduire l’artificialisation des sols, la surface nécessaire à une barrière de péage étant évaluée à 16 hectares.
