25 heures chrono. C’est le temps qui était prévu pour poser le tablier du futur pont Raymond-Barre au cœur de Lyon. Pour réaliser cette spectaculaire opération avec une précision millimétrique les équipes pilotées par Sytral (maître d’ouvrage), SETEC – TPI (maître d’œuvre) et Bouygues TP (mandataire du groupement d’entreprises) ont élaboré un scénario très complexe nécessitant la mise en œuvre d’importants moyens techniques et la fermeture du fleuve à la navigation. Il s’agit en effet de soulever au-dessus du Rhône un ouvrage métallique de 2500 tonnes (pour le tronçon central) dessiné par l’architecte Alain Spielmann et réalisé par l’entreprise SAS Matière. Pour faire pivoter dans les airs cette structure de grandes dimensions (170 m de long, 30 m de haut, 17 à 20 m de large) les ingénieurs ont prévu de déployer huit vérins grimpeurs d’une capacité de 600 tonnes chacun, ainsi qu’une barge (20 x 60 m) reliée aux rives par des câbles d’acier -certains longs de 300 m- fixés sur huit points d’ancrage.
Oui, mais voilà... Un incident technique survenu le 27 juillet est venu contrarier ce scénario et conduit à reporter le transport et la pose du pont.
"La charpente du pont a été renforcée provisoirement pour la phase de transport, grâce à des tubes et des haubans de stabilisation, a expliqué Bernard Rivalta, président du Sytral (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise). Dans la phase de prise en charge de l’ouvrage par les kamags (véhicules dotés de puissants vérins hydrauliques), les renforts se mettent en tension. Le système de fixation des haubans n’a pas réagi comme prévu. Les tiges d’ancrage se sont déformées car elles ont subi un effort excentrique. Par conséquent, certains haubans ont partiellement rompu. Il a immédiatement été décidé de reposer l’ouvrage sur ses appuis et il n’y a plus depuis de risque de rupture".
A la suite de cet incident, une réunion regroupant toutes les entreprises et bureaux d’études s’est tenue. Toutes les parties qui partagent la même analyse, - seuls les renforts provisoires sont en cause -, travaillent désormais à l’exécution de la solution proposée.
Lancée fin 2011, la construction du pont en arc (bow-string) Raymond-Barre permet de doter la capitale rhônalpine d’un premier ouvrage entièrement dédié au tramway et aux modes doux. Réalisé dans le cadre du prolongement de la ligne de tramway T1 mise en service en 2001, le nouveau pont sur le Rhône a nécessité un investissement évalué à 19 millions d’euros. La livraison de l’infrastructure est prévue en décembre.
