Elle était attendue par les professionnels depuis un bout de temps. La nouvelle norme qui fournit les prescriptions communes pour l’exécution des éléments en bétons fibrés ultra hautes performances (Bfup), vient d’être mise en ligne par l’Association française de normalisation (Afnor). Ce document vient compléter le dispositif réglementaire national existant, qui comprenait déjà deux normes, publiées en 2016 : la norme sur les règles de dimensionnement (norme NF P18-710) et la norme sur l’utilisation du matériau (norme NF P18-470).
Une norme destinée aux entreprises
Ces dernières étaient surtout utilisées, pour la première, par les bureaux d’études et par les architectes et, pour la seconde, par les fabricants de produits en Bfup. La norme NF P18-451 est principalement destinée aux entreprises de construction. « En ce qui concerne l’aspect contractuel de réalisation du projet, cette norme est très attendue », explique François Toutlemonde, chercheur à l’Ifsttar.
Ce nouveau cadre devrait faciliter l’acceptation de ce matériau, notamment en cas de recours à des variantes dans les contrats. En outre, il ne sera plus nécessaire de devoir recourir à une évaluation technique formulée par un comité d’experts (ou ATEx pour « appréciation technique expérimentale ») pour une réalisation, ce qui était le cas avant que le cadre réglementaire ne soit complet.
« A présent, le Bfup n’est plus une technique innovante, il devient un matériau courant », résume l’expert. « Cela fait plus de vingt ans que nous l'utilisons dans des projets de construction, et nous faisons tout pour qu’il se démocratise. En dehors de l’aspect normatif, il faut que les acteurs s’en saisissent. C’est le cas pour les architectes et les bureaux d’études, mais il y a encore un travail de pédagogie à faire envers les maîtres d’ouvrages et les maîtres d’œuvre », poursuit-il.
Coup de fouet à l’innovation
Enfin – et c’est un point non négligeable -, la publication de cette norme devrait profiter à plusieurs projet en France qui attendaient cette publication pour lancer les réalisations.
C’est notamment le cas pour le chantier duGrand Paris Express. En effet, jusqu’à présent, certaines constructions de tunnels ou de gares ne se prêtaient pas à l’utilisation du Bfup, l’absence de réglementation à ce sujet était un des freins à son utilisation. De quoi donner un nouveau coup de fouet à l’innovation sur les chantiers.
