La nef restaurée du Grand Palais s'offrira aux Journées du Patrimoine

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Photo : Patrick TOURNEBOEUF/EMOC (cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Douze ans après la chute d'un rivet de sa charpente métallique d'une hauteur de 35 m -qui devait entraîner sa fermeture et des travaux titanesques - la splendide nef du Grand Palais, complètement restaurée, sera ouverte au public le 17 septembre.

Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication, a dévoilé mardi, lors d'une conférence de presse, les temps forts qui marqueront cette réouverture de plus de 15 jours, qui s'achèvera avec la "Nuit blanche" du 1er octobre.

Ainsi pourra-t-on découvrir les fameux Globes commandés par le cardinal d'Estrées, ambassadeur de Louis XIV à la cour de Rome, au père franciscain Vincenzo Coronelli, pour les offrir au Roi.

Réalisées à Paris entre 1681 et 1683, les deux sphères -terrestre et céleste-, d'un diamètre de 4,87m et d'un poids de 2 tonnes chacune, n'ont été montrées qu'une seule fois depuis le début du XXe siècle.

En outre, une installation lumineuse et sonore de Thierry Dreyfus et Frédéric Sanchez, accompagnera les visiteurs à la découverte du bâtiment.

Mais la réouverture de la nef célèbrera surtout l'achèvement d'un immense chantier lancé en octobre 2001, huit ans après la fermeture du Grand Palais, due à des désordres structurels, liés à la baisse du niveau de la nappe phréatique.

Les pieux de chêne des fondations, privés d'eau, commençaient à pourrir, les fondations profondes de la moitié sud se tassaient, des fuites provenaient de la toiture, la charpente rouillait. La chute du fameux rivet, en novembre 1993, signa la fermeture de ce lieu-phare.

Huit ans plus tard, en 2001, Catherine Tasca lançait donc les premiers travaux, avec la dépose des quadriges de Georges Récipon, "L'Immortalité devançant le Temps" et "L'Harmonie triomphant de la Discorde", aujourd'hui restaurés et remontés.

Ces travaux se sont basés sur les plans d'exécution d'origine. Ainsi, près de 7 000 éléments d'archives (plans, dessins, photos, textes) ont permis de retrouver l'architecture et les décors d'origine, notamment pour la couverture et la reconstitution du campanile.

L'urgence demande à asseoir la totalité du bâtiment sur des fondations profondes, qui doivent reposer sur "le bon sol", situé entre 15 et 20 mètres de profondeur. En janvier 2002 débutent les travaux de confortation des fondations, préliminaires aux travaux de restauration. Deux techniques ont été utilisées : dans la partie sud de la nef, partie la plus altérée qui a subi des tassements de 4 à 15 cm, des parois moulées ont été réalisées. Sur l’ensemble de la moitié Sud des murs porteurs du Grand Palais, les fondations dépourvues de pieux sont confortées par 1 850 colonnes de jet grouting (injection d'un coulis de ciment à très haute pression). Durant ces opérations et ultérieurement, tous les mouvements de la structure sont contrôlés en continu.

A partir de 2003 la charpente métallique est réparée et décapée afin d'enlever une sous-couche de minium de plomb. Elle est ensuite repeinte dans sa couleur d'origine, vert réséda pâle, teinte obtenue à la suite d'analyses de particules de la peinture d'origine.

Pour remplacer la charpente métallique du dôme central, il a fallu soulever d'environ deux centimètres une partie des 1 100 tonnes de celui-ci à l'aide de 54 vérins hydrauliques de 30 tonnes qui prenaient appui sur un étaiement d’acier d’un poids de 500 tonnes.

Dans un deuxième temps, les 14 900 m² de la verrière sont changés, nécessitant la réalisation d'un échafaudage de 500 tonnes. Le verre armé translucide mis en œuvre entre les années 1970 et 80 est remplacé par un verre feuilleté clair 44.2, conforme à la réglementation actuelle . Le rythme d’origine a été reconstitué.

Enfin, les éléments de toiture sont réparés : 5 200 m² de couverture de zinc, 750 mètres de chéneaux de plomb, 1 200 mètres d'ornementation en zinc estampé.

Les escaliers des piliers de dôme et en croupes de nef ainsi que les perrons en marbres et les volées inférieures métalliques de l'escalier d'honneur sont rénovés, retrouvant leurs couleurs et matériaux d'origine. Une teinte de fond « jaune d’or » a été aplliquée sur les parties métalliques de l’escalier d’honneur dans l’attente de la réalisation des patines définitives.

Cette première phase de travaux qui s’est achevée à la fin de l’année 2004, a été suivie par une deuxième phase qui a porté sur la restauration : des façades, des plafonds en stuc, des sculptures en pierre et en métal, des décors en céramique et en mosaïque, des ferronneries décoratives, et sur la consolidation des fondations des parties Nord du monument .

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