La ligne B du métro de Rennes ouvrira le 20 septembre

Après plusieurs reports dus à des difficultés de fonctionnement de la nouvelle génération de rames automatiques de Siemens, le constructeur s’est engagé pour une mise en service commerciale le 20 septembre. Si ce projet arrive à son terme avec près de deux ans de retard, son budget de 1,3 milliard d’euros a été maîtrisé.

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Longue de 14 km, la seconde ligne du métro rennais sera mise en service commercial le mardi 20 septembre 2022, à 5h15

« En 2002, Rennes a été la plus petite ville au monde à disposer d’un métro. Vingt ans plus tard, avec la ligne B, la métropole rennaise inaugurera un métro de toute dernière génération unique au monde » a déclaré Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole, ce mercredi 15 juin, lors d’une conférence de presse.

L’ouverture au public de la ligne B aura lieu le 20 septembre à 5h15 a-t-elle annoncé, soit avec près de deux ans de retard. La mise en service de ce nouveau train automatique Cityval, conçu par Siemens, était prévue pour décembre 2020. « Notre patience a été rudement mise à l’épreuve ces derniers mois, a rappelé Nathalie Appéré. Réjouissons-nous désormais : ce qui a été l’un des plus gros chantiers de génie civil de France ces dernières années se clôture définitivement ».

Ce retard est justifié par la mise en route automatique et la maintenance du système de guidage qui, selon l’élue, « n’étaient pas compatibles avec une exploitation commerciale. » « Il est important que lorsqu’on mettra en service la ligne B, on ait toute l’amplitude du service commercial », a expliqué la maire de Rennes. La métropole a donc exclu toute mise en service partielle, avec des horaires ou un nombre de rames restreint par exemple.

Un réseau opérationnel

Ainsi, le 20 septembre, 21 rames seront déployées, ce qui permettra d’assurer un métro toutes les deux minutes et dix secondes. La vitesse commerciale, avec les temps d’arrêts, sera de 36 km/h, « avec des pics de rattrapage en cas de retard pouvant aller jusqu’à 80 km/h », a souligné Xavier Tirel, directeur général de la Semtcar, la société qui pilote les projets de métro à Rennes.

Quelque 100 000 voyages sont attendus chaque jour sur cette nouvelle ligne permettant d’éviter plus de 50 000 déplacements automobiles quotidiens dans la métropole. Avec cette seconde ligne, les trois quarts des Rennais habiteront à moins de 10 minutes à pied d’une station de métro.

L’ouverture de la ligne B s’accompagne de l’ouverture des trois parcs-relais pour un total de 2 000 places de stationnement, le redéploiement vers les communes de la métropole, des lignes de bus du réseau Star et l’expérimentation d’une Zone à trafic limité (ZTL) en centre-ville de Rennes en février 2023, avec une offre complémentaire de navettes de bus électriques.

Un métro automatique nouvelle génération

Le Cityval est plus spacieux que le Val, en exploitation sur la ligne A. Il est également plus facilement accessible aux personnes à mobilité réduite. Doté de larges portes, il permet de circuler d’une rame à l’autre et d’optimiser ainsi les flux de voyageurs. Le Cityval est entièrement vitré et dispose d’un système d’affichage digital d’informations en temps réel. Sa conception unique permettra, si besoin à long terme, d’ajouter une troisième voiture et d’augmenter ainsi la capacité de transports sur la ligne, sans travaux d’infrastructures supplémentaires.

Après Rennes, ce nouveau métro automatique doit être mis en service dans les aéroports de Bangkok et de Francfort en 2022 et 2023.

Un chantier de génie civil maîtrisé

Sur les 13,8 km de ligne nouvelle, 8 km sont réalisés en tunnel, sous l’hypercentre rennais. Au total, ce ne sont pas moins de 1 million de mètres cubes de déblais qui ont été évacués, dont 570 000 m3 par le tunnelier Elaine, mis en service en janvier 2015.

Quinze nouvelles stations ont été créées, dont trois aériennes, construites sur un viaduc de 2,4 km de longueur avec 70 piles qui ont été coulées en place. En forme de « X » et de « Y », ces piles supportent à une hauteur de 6 à 7 m, 973 voussoirs en béton, préfabriqués dans une usine dédiée, installée directement sur le chantier. Près de 17 000 m3 de béton auront été nécessaires pour réaliser cette partie aérienne du métro.

Représentant un investissement global de 1,342 milliards d’euros, la construction de la ligne B du métro de Rennes a été l’un des plus gros chantiers de génie civil de France. Ce projet fait partie des rares chantiers d’infrastructures de plus d’un milliard d’euros dont le coût à la livraison respecte l’enveloppe initiale a rappelé Rennes Métropole.

Les dix dates clés du chantier


2001 : lancement des études d’opportunité
2007 : finalisation du tracé
2010 : choix de l’entreprise Siemens et des rames « CityVal »
2012 : approbation de l’avant-projet et déclaration d’utilité publique de la ligne B
2014 : début des travaux de génie civil
Décembre 2014 : baptême du tunnelier Elaine
De janvier 2015 à février 2018 : creusement du tunnel
D’octobre 2015 à mars 2018 : construction du viaduc
2020 : achèvement de toutes les stations
20 septembre 2022 : ouverture commerciale de la ligne B

Les acteurs du projet


Maîtrise d’ouvrage : Rennes Métropole
Maîtrise d’ouvrage déléguée : Société d’économie mixte des transports collectifs de l’agglomération rennaise (Semtcar)
Maîtrise d’œuvre : Egis Rail, Egis Bâtiments Centre-Ouest, Arcadis, L’Heudé & Associés Architectes
Entreprises mandataires : Dodin Campenon Bernard (lot 1) ; Legendre Génie civil (lot 2) ; Demathieu Bard (lot 3) ; Razel-Bec (lot 4)

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