La ligne 14 nord ouvre enfin !

Reliant sur 5,8 km la gare Saint-Lazare à la mairie de Saint-Ouen, l’extension au nord de la première ligne de métro automatique du réseau parisien représente un investissement de près de 1,4 milliard d’euros. Deux autres prolongements, au nord et au sud, actuellement en travaux, seront mis en service pour les JO de 2024.

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Tracé nord de la ligne 14.

La mise en service du prolongement de la ligne 14 nord, entre la gare Saint-Lazare, à Paris, et la mairie de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, s’est fait attendre. D’abord annoncée pour 2017, repoussée à fin 2019, puis à nouveau décalée à l’été 2020, elle ouvre finalement ce lundi 14 décembre 2020.

Désaturation de la ligne 13

Longue de 5,8 km, comportant quatre nouvelles stations (Pont Cardinet, Porte de Clichy, Saint-Ouen et Mairie de Saint-Ouen), cette extension doit permettre de désaturer d’environ 25 % la ligne 13 du métro empruntée par 650 000 voyageurs/jour, tout en améliorant la desserte de nouveaux quartiers comme celui de Clichy-Batignolles dans le XVIIe arrondissement ou la ZAC des Docks de Saint-Ouen.

Le projet inclut aussi un site de maintenance et de remisage, construit dans ce même quartier audonien, qui accueillera les nouvelles rames à huit voitures et remplacera l’atelier d’Olympiades, à Paris, dans le XIIIe arrondissement, amené à disparaître avec le prolongement au sud.

Début des travaux de génie civil en 2014

Les travaux de déviation des réseaux ont démarré en 2013, puis ceux de génie civil en mars 2014. Le chantier a pris quatorze mois de retard suite à l’inondation, en juin 2016, de la future station Porte de Clichy (lot attribué à Eiffage-Razel Bec), nécessitant la mise en œuvre d’un programme de confortement de la station avec étanchéification complète des joints des parois moulées et obligeant la RATP, maître d’ouvrage, à revoir son planning. La crise sanitaire a aussi perturbé le déroulement des travaux de finalisation.

De nouvelles stations plus profondes et plus longues

Par rapport aux stations existantes, celles du prolongement au nord présentent la caractéristique d’être plus profondes : 26 m contre 10 à 15 m - et plus longues - 120 m au lieu de 75 m.

A son inauguration, en 1998, la première ligne automatique du réseau parisien reliait Madeleine à Bibliothèque François-Mitterrand. Elle a ensuite été prolongée à deux reprises : en 2003, entre Madeleine et Saint-Lazare, puis en 2007, entre Bibliothèque François-Mitterrand et Olympiades, dans le XIIIe arrondissement de la capitale. Ces stations existantes ont fait l’objet d’un important programme d’adaptation, estimé à 109 M€.

Un projet financé à près de 60 % par la Société du Grand Paris

Le coût de l’infrastructure s’élève à 1,38 Md€ HT financés à près de 60 % par la Société du Grand Paris, le reste se répartissant entre la Ville de Paris (21,31%), la région Ile-de-France (13,62%), les conseils départementaux des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis, à hauteur de 3,11% chacun. S’ajoute à cet investissement, le coût du matériel roulant : 35 nouvelles rames acquises par Ile-de-France Mobilités pour 619 M€.

La ligne 14 poursuit sa course vers le sud

Deux autres prolongements de la ligne 14 sont actuellement en cours : l’un, de 1,6 km, vers le nord, jusqu’à la future gare Saint-Denis Pleyel, attribué au groupement Eiffage Razel Bec dans le cadre du lot 16-1 ; l’autre, de 14 km, vers le sud, de l’actuelle station Olympiades à l’aéroport d’Orly.

A la mise en service de ces deux extensions en 2024, pour les Jeux olympiques, la ligne 14 se déploiera sur près de 30 km, devenant l’axe structurant du réseau du Grand Paris Express. Sa fréquentation devrait alors doubler pour atteindre un million de voyageurs par jour.

Les différents groupements d’entreprises intervenant sur le chantier

 

Lots de génie civil

 

  • Construction d’un tunnel de 3,6 km entre Saint-Lazare et Porte de Clichy et de deux stations (Pont Cardinet et Porte de Clichy) : groupement Eiffage Génie civil/Razel Bec

  • Construction d’un tunnel de 1,7 km entre Porte de Clichy et Mairie de Saint-Ouen et du tunnel de 500 m de raccordement au site de remisage et de maintenance et création de la station Mairie de Saint-Ouen : groupement Bouygues Travaux publics/Soletanche Bachy France/Soletanche Bachy tunnels et Bessac

  • Construction de la station Saint-Ouen et du tunnel de sous-œuvre de la gare de Saint-Ouen RER C : groupement Spie Batignolles TPCI/Dodin Campenon Bernard/Chantiers Modernes/Sogea TPI/Spie Fondations et Botte Fondations

  • Construction de trois puits de ventilation et de sécurité pour l’accès des pompiers et des galeries vers le futur tunnel du métro : groupement NGE Génie Civil/GTS/Demathieu Bard et Franki Foundations

 

Construction du site de maintenance et de remisage à Saint-Ouen : groupement Spie Batignolles TPCI/GCC/Spie Fondations/Valerian/GRS Valtech/SAT

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