La gestion des déchets se heurte aux pratiques de chantier

-Un appel à propositions est lancé pour expérimenter dix chantiers de déconstruction sélective.

En mettant l'accent sur la valorisation des déchets, la loi du 13 juillet 1992 appelle d'importants bouleversements dans le domaine du bâtiment. Grandes productrices de déchets, les opérations de démolition-reconstruction sont particulièrement concernées. Pourtant, si beaucoup soulignent une sensibilisation croissante des acteurs de la construction, la situation actuelle traduit une lente évolution des mentalités et des habitudes. Comme le souligne Catherine Charlot-Valdieu, du Centre scientifique et technique du bâtiment, « la pratique courante sur les chantiers de bâtiment consiste encore à ne rien trier et à évacuer l'ensemble des déchets, ou presque, en décharge de classe 3, réservée pourtant aux déchets inertes. Cela est toutefois moins vrai en Ile-de-France où des distances et des coûts de mise en décharge plus faibles favorisent un meilleur respect de la réglementation ». Autre constat : le faible développement des filières de valorisation. A part le béton, les métaux et, à quelques rares exceptions près, tous les autres matériaux empruntent le chemin des centres de stockage. Nécessité de trier à la sourceS'il s'avère nécessaire de trier les déchets à la source, le cas de la démolition est spécifique. En effet, à la différence d'une construction, la plupart des composants de l'ouvrage sont liés les uns aux autres et donc difficilement séparables. Or, dans une démolition traditionnelle, les matériaux ne sont pas dissociés et se retrouvent au final mélangés, souvent souillés. A l'approche de 2002, de plus en plus de déchets se verront refuser l'accès en centre de stockage de classe 3, et seront contraints de gagner des décharges de classe 2 ou 1 où les prix sont beaucoup plus élevés : 1 500 à 3 000 F/t, voire plus, en décharges de classe 1 ; 350 à 400 F/t (classe 2) ; jusqu'à 80 F/t (classe 3). Pour éviter cette situation, il paraît urgent de faire évoluer les méthodes de démolition. A cette fin, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et la direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction viennent de lancer un appel à propositions visant la déconstruction sélective des bâtiments (voir enquête HLM page 57). Partielle ou totale, cette solution apparaît comme la seule capable d'augmenter la part de produits valorisables. Dix opérations pilotes seront sélectionnées d'ici à la fin de l'année et réalisées en 1999. Les expérimentations auront en commun plusieurs points : un audit préalable à la démolition, fournissant les quantités et qualités de chaque type de déchets; les possibilités de déconstruction en fonction des techniques possibles et des filières de valorisation locales, un marché en lots séparés passé avec l'entreprise de démolition. Toutes ces opérations déboucheront sur une analyse technique, organisationnelle et économique.TABLEAU : PAR GROUPES DE MATERIAUX LE TRAITEMENT ET L'ELIMINATIONOU IRONT LES DECHETS DE DEMOLITION EN 2002 ? PRECISIONS MTPB 4948 du 25/9/98 p.99 Le Syndicat des industries françaises du fibres-ciment précise que la circulaire du 9 janvier 1997 donne les conditions techniques et administratives à respecter pour le stockage des déchets, quelle que soit la classe de décharge (1,2 ou 3) . Par ailleurs , l'arrêté "Décharges de déchets ménagers et assimilés" du 9 septembre 1997, fixe les conditions de stockage des déchets d'amiante ciment en catégorie E4 de l'annexe 1 "Déchets adminissibles"

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