En 5 ans (2001–2005), le chiffre d’affaires à l’export des agences d’architecture est passé de 46,2 à 63,5 millions d’euros. Une progression de 37%! Ces chiffres sont issus d’une étude de l’Afex (Architectes français à l’export), association de 160 membres qui vient de fêter ses dix années d’existence. Détails.
Cette belle progression en valeur absolue est toutefois à relativiser car pendant la même période, le chiffre d’affaires total de l’ensemble de la profession est passé de 1.107 à 1.817 millions d’euros, soit une progression de 64,14%. Ce qui fait que le pourcentage réalisé à l’export a, en fait, baissé, passant de 4,18 % à 3,5 %. Mais qui s’en plaindra ? L’activité ayant très sensiblement augmenté dans l’hexagone pour les agences d’architecture, il est normal que la part de l’export n’ait pas suivi dans les mêmes proportions. Les marges de manœuvre et les perspectives de progression n’en sont que plus importantes.
Pour autant, comment une agence, quelle que soit sa taille, peut-elle aborder une activité à l’étranger ? Lors d’un colloque organisé, le 25 octobre, pour fêter les dix ans de l’Afex, de nombreuses expériences furent relatées – notamment, au Moyen-Orient, en Chine et en Russie – qui prouvent à la fois les atouts de l’architecture française pour trouver des marchés nouveaux à l’export et l’intérêt – justifiant au passage l’existence de l’Afex - de ne pas y aller seul et sans préparation. Plusieurs intervenants ont par ailleurs expliqué qu’au-delà de l’activité ainsi générée, ils en ont tiré des bénéfices dans leur pratique quotidienne et leur approche des marchés nationaux.
Thomas Richez, président de l’Afex, a enfin appelé de ses vœux la création d’un "Observatoire de l’architecture française à l’export". Il estime, en effet, que manque encore un outil d’étude pérenne et fiable, capable de dresser un tableau précis de l’intervention des agences françaises à l’étranger sur la base d’un échantillonnage préalablement défini qui pourrait être la liste des 100 premières agences travaillant à l’export. Il reste à trouver des partenaires pour que cet observatoire voie le jour. Mais l’engagement de la DAPA (Direction de l’architecture et du patrimoine) aux côtés de l’Afex – engagement marqué par la présence au colloque de Jean Gautier, directeur de l’architecture – devrait permettre à cet observatoire de trouver rapidement les moyens de son existence.
Frédéric Lenne