Le financement de la grande muraille verte devrait connaître un coup d’accélérateur le 11 janvier, à l’issue de la quatrième édition du One Planet Summit, réuni à l’Elysée à l’initiative d’Emmanuel Macron. Le président de la République espère annoncer la réunion de 10 milliards de dollars, entre 2021 et 2025, pour financer les projets qui visent à stopper la désertification dans les 11 pays d’Afrique traversés par la bande soudano-sahélienne.
Lutte contre la désertification
« Un système de suivi des engagements garantira le respect des annonces », précise une source proche d’Emmanuel Macron. Créée sous l’égide des Nations-Unis en soutien à l’agence panafricaine qui coordonne la Grande muraille verte, une cellule spécialisée orchestrera les partenariats publics privés pour financer des incubateurs à travers des fonds d’investissements. L’Elysée cite en exemple le Land Degradation Neutrality Fund, monté voici trois ans et désormais doté de 300 millions d’euros dédiés à la lutte contre la dégradation des terres.
Autre avancée majeure attendue au sommet du 11 janvier, le financement des solutions fondées sur la nature (SFN) bénéficie d’un coup de fouet : la France milite pour qu’elles pèsent au moins 30 % des investissements internationaux dédiés au climat d’ici à 2030. Elle s’engage à montrer l’exemple dès 2022 dans ses aides bilatérales : « 30 % de 5,3 milliards, soit environ un milliard et demi », précise la présidence de la République.
Solutions fondées sur la nature
Avec 7000 km de haies et bosquets programmées pour contenir l’appauvrissement de ses sols dans le cadre de son plan de relance, la « petite muraille verte » de la France, portée par l’Office français de la biodiversité, apporte une autre illustration de l’engagement du pays pour les SFN.
La nature trouvera aussi son compte dans un engagement foncier : au sein d’une « coalition pour une méditerranée résiliente » qui intègre l’Espagne, l’Italie, Monaco et la Tunisie, la France entraîne ses partenaires dans son objectif de protéger 30 % de ses espaces maritimes et terrestres d’ici 2022. La question des 10 % d’aires soumises à des protections très fortes reste un point d’achoppement, dans les discussions sur une coalition plus large, qui engagerait une cinquantaine de pays.
Feu d’artifice mondial
La quatrième édition de One Planet Summet s’inscrit dans un agenda mondial riche pour la biodiversité : du 3 au 11 septembre à Marseille, l’Union internationale pour la conservation de la nature tiendra pour la première fois son congrès mondial en France ; du 1er au 12 novembre à Glasgow (Royaume-Uni), la prochaine édition de la Conférence des parties sur le climat (Cop 21) se concentrera sur les SFN. Cet événement consacrera pour la première fois le lien entre climat et biodiversité, dans la diplomatie mondiale.
Deux autres Cop marqueront la fin de l’année, sur la lutte contre la désertification (Cop 14) et, à Kunning en Chine, sur la biodiversité (Cop 15). Dans cette séquence internationale, « l’ambition du One Planet Summit, c'est de participer à la construction de la mobilisation politique générale », conclut l’Elysée.