Quel "plus" peut offrir l'architecture à la ville et à ses habitants? Quelle place accorder à la "générosité" dans la pratique de la profession? Comment aller au-delà du programme? Le Pavillon français de la Biennale d'architecture de Venise qui ouvre au public le 14 septembre tentera de répondre à ces questions au travers du dispositif imaginé par Francis Rambert, commissaire du Pavillon.
Avec le collectif d'architectes invité French Touch (Hamonic et Masson, Jacques Moussafir, Pangalos et Dugasse, Périphériques Architectes, Combarel et Marrec, etc.) celui-ci fera écho au thème général retenu pour cette 11e édition "Out There. Architecture beyond Building" ("L'architecture au-delà de la construction").
Autour du projet intitulé "GénéroCité, généreux vs. générique", le Pavillon français présentera une collection d'une centaine de projets articulée en trois temps : hier - aujourd’hui - demain (revisiter - explorer - projeter) : icônes de référence des années 1960 à 2000, projets contemporains (2006- 2008) et architectures en devenir. Trois thèmes parcouront l'ensemble : "Liens et nouvelles pratiques urbaines", "Interfaces et nouveaux pôles", "Typologies et nouveaux modes de vie".
Aux côtés de la mouvance French Touch, le Pavillon français rassemblera une cinquantaine d'équipes d’architectes qui expliqueront leur démarche de construction de la ville "optimiste" de demain au travers de rencontres filmées à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine (Paris). Reflet de la vivacité de la production française, la sélection effectuée exprime, pour Francis Rambert, "la régénération du débat architectural, hors école, hors chapelle, au croisement des tendances et des contextes quotidiens variés et stimulants".
Dans un monde où l’architecture se voit sommée de répondre à l’urgence de la performance énergétique et où les contraintes budgétaires limitent chaque jour davantage le champ de l'inventivité, le Pavillon français invitera à méditer sur le "supplément d'âme" que l’architecture peut apporter pour (re)créer du lien social, lutter contre la banalisation et l'uniformisation des villes. Manière également de réaffirmer le rôle social de l’architecte dans la définition des modes de vie et des pratiques urbaines.
L'architecture est un humanisme. Elle se doit de pactiser avec la beauté, la liberté et les possibilités offertes aux hommes de se rencontrer. Entre corset réglementaire et contrainte programmatique, au-delà du nécessaire et du fonctionnel, émerge ainsi une nouvelle générosité qui est peut-être la plus belle définition de l'architecture et sa manière de contribuer au réenchantement du monde (et de la profession?).
Jacques-Franck Degioanni
En images...
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Voir les vidéos individuelles des architectes (site Internet du ministère de la Culture)
Un ouvrage de référence accompagnera l’exposition. Mettant en perspective la valeur GénéroCité sur 600 pages, il comporte un entretien exclusif avec Jean Nouvel, Prix Pritzker 2008. Co-édition Culturesfrance/Editions Actar.
Biennale de Venise, du 14 septembre au 23 novembre 2008
www.labiennale.org - www.lafrenchtouch.org
