La Fnaim change de ton et range les armes

Au 67e Congrès de la fédération professionnelle des agents immobiliers qu’il concluait sur le projet de loi Alur, son président a dit vouloir « apporter des solutions ».

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Affiche du 67e congrès de la Fnaim

Jean-François Buet, président de la fédération professionnelle des agents immobiliers (fnaim), ne « boycotte » pas l’observatoire des loyers du ministère du logement depuis juin. Il s’agit d’une « suspension momentanée de son alimentation ». Question de sémantique ? Pas seulement sans doute, le vocabulaire utilisé révèle autant qu’il cache. Après l’annulation de la manifestation qui devait avoir lieu hier devant le Palais des Congrès, Jean-François Buet se montre dans de bonnes dispositions à l’égard de Cécile Duflot. Il veut apaiser le climat et éteindre le torchon qui brûle entre les adhérents de la fédération et la ministre du logement, qui n’est pas venue, comme c’est l’usage, au Congrès.

Satisfaction

Ce changement ne surprend qu’à moitié. La Fnaim a reçu, il y a deux jours, une lettre de Cécile Dufflot. Outre son souhait de « travailler avec les professionnels », celle-ci y affirme sa volonté de « renforcer l’intermédiation immobilière pour éviter les dérives. » De quoi satisfaire les professionnels de la Fnaim qui se voient ainsi reconnus, placés au centre du dispositif nécessaire à la moralisation et à l’apurement de la profession. Un marché à la clé aussi, puisque seulement 40 % des actes passent pour le moment par un agent immobilier ou un administrateur de biens. De surcroît, la missive de la ministre laisse présager un assouplissement de ses positions sur quatre points :

-          la constitution et les pouvoirs du Conseil national,

-          la quote-part des honoraires de location qui reviendrait en partie à la charge du locataire,

-          la simplification des règles de fonctionnement du syndicat de copropriété,

-          le retour des clauses pénales tant pour le copropriétaire mauvais payeur que pour le vendeur et l’acheteur d’un bien qui s’entendraient sur le dos de l’agent immobilier.

De quoi satisfaire, partiellement, les attentes de la fédération.

Marchandage

Une pique contre les « associations des propriétaires » plus tard, Jean-François Buet se projette dans l’avenir. Ne voulant pas s’installer « dans le dogme » et « déçu par le débat parlementaire qui n’a pas répondu aux espoirs mis en lui », la fédération veut désormais « sortir de l’affrontement et construire dans la quiétude » les futures évolutions, « en avançant sur des positions justes. ». La fédération admet désormais l’encadrement des loyers, le choix du ministère. Même si elle pense que c’est « une mesure archaïque », ce n’est plus un point de rupture. Il appartiendra « au gouvernement de montrer qu’elle crée une offre nouvelle de logements ».

Le marchandage pour apaiser les relations tendues entre la Fnaim et Cécile Dufflot semble avoir porté sur la garantie universelle des loyers (GUL). « La GUL n’est plus universelle, seulement automatique et la taxe est supprimée pour la financer » se contente le président en ajoutant : « Nous allons poursuivre le dialogue de façon constructive avec le ministère. Les décrets d’application restent à rédiger, notamment sur la GUL, pour laquelle tout est à construire. »

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