Le béton représente à lui seul jusqu'à 33% (estimation du groupe de travail modélisateur RE2020) des émissions de gaz à effet de serre du secteur de la construction. La faute au ciment qui, même s'il n'est présent qu'à hauteur de 12 % dans un béton classique (au ciment CEM I ou Portland), représente 98 % de son impact carbone. Les deux causes principales sont la cuisson du clinker à 1 450 °C avec des combustibles fossiles et la décarbonatation du calcaire pendant la cuisson.
En prévision de l'entrée en vigueur de la RE 2020 et de la réduction des quotas gratuits d'émissions de CO en Europe en 2021, la filière béton se mobilise pleinement pour contrer ces deux phénomènes et réduire l'empreinte carbone du matériau.
Les gammes de ciments et bétons bas carbone fleurissent chez la plupart des industriels du secteur : Ciments Calcia (VisionAir), Cemex (Vertua), Lafarge (Planet), Saint-Gobain (Ultibat Green), Ecocem, Edycem, Unibéton, etc.
Parallèlement, nombre de solutions sont testées et de projets lancés : augmentation de la part des combustibles de substitution ; diminution de la température de cuisson ; réduction de la quantité de clinker au profit de laitiers de haut-fourneau, cendres volantes ou pouzzolanes (ciments CEM II, CEM IV, LC3, dont l'impact carbone est réduit de 35 à 65 % par rapport au CEM I) ; utilisation de granulats de béton recyclés (projet Recybéton) ; recarbonatation du béton (projet FastCarb) ; développement de nouveaux clinkers, de bétons plus résistants pour réduire la matière ou enfin, de solutions préfabriquées ou de systèmes mixtes bois/béton…
