Pour beaucoup, c’est une marque connue qui s’efface. Le Crédit Foncier, spécialiste du crédit immobilier et filiale à 100% de la BPCE (Banque populaire Caisses d’épargne) verra ses activités intégrées au sein de l’établissement mutualiste. Dans un communiqué publié le 26 juin, le groupe précise avoir pris cette décision après avoir fait le « constat que le modèle d’établissement spécialisé sur le seul segment du financement immobilier n’est plus adapté ni compétitif. » Elle constitue le premier acte marquant du nouveau président du directoire de BPCE, Laurent Mignon, entré en fonctions le 1er juin, après le départ de son prédécesseur François Pérol.
Il faut dire que l’organisme financier avait vu ses performances ralenties avec la vague de renégociation des crédits immobiliers. « Avec des taux très bas et une absence de ressources [l’établissement ne proposait ni carte bancaire, ni produit d’épargne, ni compte courant – NDLR], il était fort à prévoir que le Crédit Foncier serait le prochain à disparaître, après le démantèlement du Crédit Immobilier de France, observe Norbert Fanchon, président du directoire du Groupe Gambetta. Il prêtait plus cher, par rapport à une banque traditionnelle. »
Reprise de savoir-faire
Une disparition qui pourrait prêter à conséquences ? Oui, selon le courtier en crédits immobiliers Vousfinancer, qui craint un nouveau coup porté aux primo-accédants. « Dans le contexte actuel de réduction du PTZ, suppression de l’APL accession et hausse des prix de l’immobilier, la disparition de cet acteur du financement risque de pénaliser encore une fois les ménages les plus modestes », observe Jérôme Robin, son directeur général.
A côté de cette mise en garde, les acteurs immobiliers restent pourtant sereins quant à l’avenir des activités du Crédit Foncier, à l’instar de l’un de ses partenaires Maisons France Confort, qui a créé avec l’établissement bancaire le « 1% prêt accession ». Cette offre bancaire propose un prêt bonifié par le constructeur de maisons individuelles pour ramener son taux à 1% dans la limite de 80 000 euros. « Nous avons le temps de nous retourner [la marque disparaît officiellement au premier semestre 2019, une fois le projet d’intégration ficelé – NDLR]. De plus, nous sommes certains que le groupe BPCE reprendra le savoir-faire du Crédit Foncier », assure Patrick Vandromme, président de Maisons France Confort.
Un constat de non-inquiétude partagé par des promoteurs, comme le Groupe Gambetta ou encore Pierre Etoile. « Nous sommes certains qu’il n’y aura pas d’impact sur les professionnels », soutient son président Marc Gédoux, également vice-président des Promoteurs du Grand Paris. Une sortie qui ne provoquera finalement que peu de fracas.
