A prospérer sur dalle depuis six décennies, le quartier d'affaires de La Défense (Hauts-de-Seine) constitue un univers minéral. La requalification des espaces publics des secteurs Iris et Reflets, côté Courbevoie, a pourtant permis de faire émerger des îlots végétalisés de ce territoire.
Alors que le périmètre se renouvelait avec la livraison de la tour Saint-Gobain en 2020 et la fin de la rénovation de la tour Aurore cette année, l'agence d'architecture, d'urbanisme et de paysage Urbanica a été chargée par l'établissement public Paris La Défense de reprendre 25 357 m² de parvis, de places et de patios. Lancée en 2018, cette opération en deux étapes a été inaugurée le 2 octobre dernier.
Davantage de fluidité. Avec l'agence de paysage SLG, les ingénieristes Artelia et Egis et le concepteur lumières Concepto, Urbanica a œuvré à rendre les parcours plus fluides dans ce secteur qui faisait jusqu'alors figure de dédale. Les travaux, d'un coût total de 20,53 M€ HT, ont été menés notamment par les entreprises Eurovia, Razel-Bec et Parenge et ont permis de reprendre les sols et de démolir partiellement certaines terrasses. L'introduction de végétation en terrain artificiel, elle, s'avérait « pertinente pour faire écran aux vents et lutter contre les effets d'îlots de chaleur, assure l'architecte et urbaniste, président d'Urbanica, Julien Schnell. Ce à quoi il fallait ajouter une dimension conviviale. » L'équipe de maîtrise d'œuvre a cependant dû composer avec l'infrastructure. « Afin d'avoir un sol fertile, avec une température et une hygrométrie stables, nous devions pouvoir compter sur une certaine épaisseur alors que les dalles sont peu portantes, explique Nicolas Plassat, paysagiste de l'agence SLG. Nous avons eu recours à des terres allégées. Ces mélanges contiennent notamment des billes d'argile et pèsent 800 kg/m3 alors que le poids de la terre végétale classique varie de 1,6 à 2 t/m3 . » Quant aux arbres de hautes tiges et aux plus grands arbustes, ils ont été positionnés « au droit fil des poteaux et des poutres », ajoute-t-il. Ont ainsi pu être plantées des essences connues pour leur résistance à la sécheresse et la réverbération comme l'érable champêtre ou l'alisier blanc.
