Après un "fonds bois 1" pour les scieries, un "fonds bois 2" pour l’ameublement, bientôt un troisième « fonds bois » concentré sur la construction bois et la production de matériaux associés ?
C'est en tout cas la recommandation faite par la Cour des comptes dans son rapport adressé à la commission des finances de l'Assemblée nationale, publié le 25 mai et intitulé : "La structuration de la filière forêt-bois, ses performances économiques et environnementales".
En effet, "le secteur de la construction en bois présente la moitié des débouchés finaux de la filière et offre, de l’avis de tous les acteurs de la filière, les meilleures perspectives de développement", note la Cour des comptes qui ajoute : "selon les scénarios du CSF Bois, la demande en ossature bois pourrait augmenter d’ici 2035 entre 10 % et 250 % (+ 500 000 m3, objectif neutralité carbone)".
Or, évalue la Cour, pour répondre à cette demande boostée notamment par la loi Elan et la future RE2020 ou encore les constructions pour les JO 2024, "l’offre française de produits de construction en bois reste insuffisante et inadaptée". Dès lors "le développement de la construction en bois s’accompagnerait, dans la situation actuelle, d’une hausse des importations".
Et creuserait encore le déficit commercial déjà négatif (7 Mds €) de la filière.
Soutenir la production de CLT
Pour être efficace, ce "fonds bois 3", devrait être d’un montant supérieur aux deux premiers fonds (20 M€ et 27 M€ respectivement) : le CSF Bois, toujours lui, estime le besoin à 60 M€.
Pour la Cour des comptes, ce fonds permettrait notamment de "soutenir lesinvestissements et innovations à conduire au cours des années à venir dans la construction en bois, notamment afin de développer des usages des bois d’oeuvre feuillus et la production nationale de produits à forte valeur ajoutée tels le CLT, encore largement importé."