Considérée comme l'un des monuments carolingiens les mieux conservés de France, la collégiale Saint-Martin d'Angers a rouvert ses portes au public samedi après vingt années de travaux de restauration.
Ces travaux, d'un montant de 9 millions d'euros, ont notamment permis de restituer la façade de l'édifice et le volume de sa nef, qui était partiellement détruite lorsque le département du Maine-et-Loire à acheté le site en 1987.
Bien que située en plein centre, la collégiale, dont les premières fondations remonteraient au Ve siècle, était alors tombée dans l'oubli, cachée derrière des immeubles. Sa toiture était effondrée et son clocher amputé d'un étage.
Une crypte a été aménagée sous le choeur et le transept pour présenter les différentes strates de sa construction et les précieux vestiges découverts par les archéologues. "On a retrouvé plus de 200 sépultures et sarcophages, et mesuré au fur et à mesure de nos recherches, la complexité et la richesse de l'histoire du site", explique Daniel Prigent, archéologue départemental.
"C’est la qualité de ce contenu archéologique et la maîtrise de sa connaissance qui ont fait prendre la décision de créer une crypte archéologique" raconte Gabor Mester de Parajd, Architecte en Chef des Monuments Historiques. "Ce n’est pas une crypte au sens propre, c’est-à-dire destinée à recevoir des sépultures. Ce que nous avons donc réalisé sous le choeur et le transept, est un ouvrage qui permet de présenter au public la «stratification» de l’évolution de l’édifice. Son financement a été acquis, tant l’intérêt archéologique et architectural était important. En visitant cette crypte, le public pourra comprendre toute l’évolution historique de la construction".
