Douze ans après l’avoir imaginé, le rêve du réalisateur Luc Besson devient réalité : doter la France d’un «Hollywood-en-Seine», afin «de pouvoir réaliser un film en France de A à Z, de l’écriture du scénario à la post-production, en passant par la fabrication des décors et le tournage».
Ce rêve prend place à Saint-Denis, à deux pas du carrefour Pleyel, sur le site d’une centrale thermique EDF des années 1930, dont on avait imaginé tour à tour qu’elle deviendrait le siège d’EDF, puis un musée des beaux-arts. Restructurée par l’agence Reichen et Robert & associés, spécialistes de la reconversion de bâtiments industriels (Usines Meunier à Noisiel, halles Tony Garnier à Lyon, grande halle de la Villette), elle comprend désormais 20 000 m² de bureaux, 11 000 m² d'activités de production cinématographique, 11 000 m² de plateaux de tournage (neuf plateaux de 600 m² à 2 100 m²) et 8 000 m² de locaux pour l'Ecole nationale supérieure de cinéma Louis-Lumière.
Son espace le plus caractéristique est une vaste nef de verre et d’acier (220 mètres de long, 4 500 m² de rue couverte) qui correspond à l’ancienne salle des machines. «Le projet s’organise autour de la nef centrale. Vide ou animée, elle dégage la même énergie et tient lieu de place publique qui dessert les toutes fonctions de la cité», détaille Bernard Reichen, architecte, qui s’amuse au passage d’avoir contribué à transformer la fonction du site, «de la production d’énergie à l’énergie de la production».

Effet dopant pour le territoire
Les élus, au premier rang desquels Didier Paillard, maire de Saint-Denis, et Patrick Braouezec, président de Plaine Commune, se sont félicités de cette réalisation, qui «a dès aujourd'hui un effet levier sur le territoire», a précisé Didier Paillard. «Au-delà de l’effet immédiat lié au chantier – qui a conduit à 85 embauches locales soit 45 ETP, la Cité du cinéma s’accompagnera d’ici à cinq ans d’un nouveau quartier de ville, avec logements, collèges, commerces et une cité des arts», a-t-il détaillé.
Juste à côté de la Cité du cinéma, une seconde centrale thermique d’EDF va en effet être transformée en un vaste programme mixte intitulé «Universeine» : 130 000 m² de bureaux, activités et logements, dont un campus d’entre 5000 à 6000 m² et des locaux dédiés aux industries de la création, pour une «Cité des arts» complémentaire de la Cité du cinéma. Ce programme de Vinci Immobilier sera livré à partir de 2014 (architectes : Atelier d’architecture Chaix et Morel et associés, B & B architectes).