La Cité nationale de l’histoire de l’immigration devrait être inaugurée courant octobre dans le palais de la Porte-Dorée, à Paris, même si les travaux (plus de deux ans) ne seront entièrement achevés que début 2009.
Construit en 1931 par Albert Laprade, l’ancien musée des arts africains et océaniens, fermé en 2003, est classé monument historique. L’aménagement des espaces a été confié à l’atelier d’architectes Construire (Patrick Bouchain, Loïc Julienne). Budget total de l’opération : 20 millions d’euros. A l’extérieur, l’entrée principale sera doublée par une rampe. La façade arrière, ouverte de grandes baies laissant entrer la lumière, sera complétée de terrasses d’agrément. A l’intérieur, priorité est donnée aux espaces publics. La salle des fêtes devient un forum central (900 m2), tandis qu’une médiathèque (420 m2) est créée.
L’exposition permanente "Repères" est installée dans les galeries est et sud au premier étage surplombant le forum central, l’aile ouest étant occupée par des expositions temporaires. "En forme de L, cette galerie est une longue coursive de 120 m sur 9 m. Avec une contrainte : le public doit entrer et sortir par la même porte", souligne le scénographe Pascal Payeur. Concept de base de l’exposition : articuler l’histoire collective et les destins individuels afin de leur donner une visibilité dans un récit dynamique.
Se déploient deux siècles d’immigration selon trois grandes séquences (le départ/l’arrivée, l’installation/l’intégration et enfin les apports culturels de l’immigration). Des séquences traitées sous un angle résolument moderne à base d’images, de sons, et d’objets quotidiens. Avec une double lecture : une perception immédiate avec de grands écrans, des compositions d’images (800 à 1.000 photographies sur des cimaises ajourées) et des montages infographiques en haute définition ; un second système fait de tables noires structure le parcours et documente la visite.
Hervé Guénot