C'est sans surprise. Les tendances de la construction plombent l'activité des artisans du bâtiment. Pour la première fois depuis la crise sanitaire, la première moitié de l’année s’achève sur un recul du volume d’activité de 3 % en glissement annuel au deuxième trimestre (après un -1,5 % au premier trimestre) selon la dernière note de conjoncture publiée par la Capeb, le jeudi 5 septembre 2024. Si la construction neuve est la plus impactée, marquant une nouvelle chute (-6,5 %), l’entretien-amélioration poursuit son lent effritement (-1 %), pénalisée par des travaux de performance énergétique (-0,5 %)
Une conjoncture qui touche toute les régions : entre -1,5 % (« la résistance de l’Île-de-France faisant figure d’exception ») et -4,5 % (Nouvelle-Aquitaine). Et elle concerne tous les corps de métier : es évolutions de leur niveau d’activité étant compris entre -2 % et -4 %.
Visibilité pour les entreprises du bâtiment
L’organisation patronale assure que la situation « aurait pu être pire sans son intervention. » Et elle tient à préciser dans son communiqué que son intervention « a permis de créer les conditions d’une relance de l’activité des TPE sur la rénovation grâce aux évolutions apportées depuis le 15 mai dernier au dispositif MaPrimeRenov’. Malgré une inversion progressive de tendance, les incertitudes majeures liées à la situation politique de ces trois derniers mois ont sensiblement limité le rattrapage espéré. »
Profitant de la nomination ce jeudi de Michel Barnier au poste de Premier ministre, son président, Jean-Christophe Repon, a réclamé de la stabilité et de la visibilité. « Nous attendons du Premier ministre qu’il maintienne les crédits alloués à la rénovation énergétique, qu’il engage une politique ambitieuse à nos côtés et qu’il prenne les décisions attendues en matière de simplification, d’accès au marché, d’environnement fiscal et de reconnaissance du rôle économique et social des petites entreprises dans nos territoires. »
Prendre compte la voix des TPE du bâtiment
Pour la Capeb, il est grand temps de mener une réflexion transversale pour repenser la politique du logement et trouver des solutions durables à la crise que traverse le secteur. Et elle appelle de ses vœux à la tenue d’un Grenelle du logement. « Si l’on veut éviter une aggravation du recul actuel et à terme une récession, il est crucial de créer dès maintenant les conditions d’un véritable rebond », explique Jean-Christophe Repon. Louant ses « grandes qualités de négociateur », il espère que le nouveau Premier ministre saura mettre autour de la table tous les acteurs « et respecter l’ensemble des parties prenantes autour d’enjeux majeurs afin de créer du consensus. » Et de conclure : « Nous comptons donc sur lui pour avancer sur ces sujets et pour prendre pleinement en compte la voix des TPE du bâtiment. »