Les abords de la Loire, dans l’agglomération de Blois (Loir-et-Cher), apportent de l’eau au moulin des promoteurs d’un aménagement au service de la biodiversité : « La demande de nature dépasse désormais la richesse du patrimoine, dans les facteurs d’attractivité touristique de notre territoire. Ce constat pousse à intensifier nos efforts d’aménagements cyclables et piétons des rives du fleuve, dans une optique de renforcement des trames vertes et bleues », témoigne Nicolas Orgelet, vice-président de l’agglomération en charge de la Transition écologique.
Infrastructures vertes
Sur les rives du Rhône au sud de Lyon, l’amélioration de la biodiversité conditionne 100 % des autorisations d’urbanisme : « Pour anticiper le jour où il faudra stopper totalement l’artificialisation, nous sommes sortis de la séquence réglementaire Eviter Réduire Compenser. Désormais, notre triptyque, c’est : Eviter, éviter éviter », proclame Julien Lahaie, directeur du syndicat mixte des rives du Rhône. Entre cette structure publique et la société civile, l’association Rives Nature diffuse les connaissances et rend possible l’adhésion du plus grand nombre.
Tous deux estampillés « Territoires engagés pour la nature » par l’Office français de la biodiversité, les deux exemples mis en lumière le 22 novembre au salon des maires inspirent les 345 adhérents de la fédération nationale des Schémas de cohérence territoriale (FN Scot). Ils y retrouvent leur raison d’être : impulser le développement durable de leurs territoires.
Quatre zones test
« La biodiversité pousse à regarder les infrastructures vertes comme de nouveaux projets », se réjouit la directrice de la fédération Stella Gass. Dans le partenariat mis en œuvre depuis le début de cette année avec l’Union professionnelle du génie écologique (UPGE), elle identifie une voie vers la face positive du Zéro artificialisation nette (Zan).
Dans la foulée des précurseurs des rives de la Loire et du Rhône, de nouvelles expérimentations devraient accélérer le mouvement en 2023. L’UPGE et la FN Scot prospectent quatre territoires de 30 km2, à dominante urbaine, périurbaine ou rurale, prêts à tester un calculateur de services écosystémiques valorisés dans une bourse qui financerait des restaurations de milieux naturels en même temps que de nouveaux usages. « Les levées de fonds démarrent », annonce Patrice Valantin, président de l’UPGE, qui compte sur les contributions des majors des TP.
Révolution joyeuse
Avant même la sélection de ces territoires pilote, David Boixière, maire dePleudihen-sur-Rance (Côte-d’Armor, 3000 habitants) a manifesté, le 23 novembre lors de la seconde table ronde de l’UGPE au salon des maires, son intention de se plier à un premier test pour une extension de 6 ha. L’organisation professionnelle espère mener ce projet dans le cadre d’un partenariat avec l’Union nationale des aménageurs (Unam).
« La logique d’affrontements conduits l’écologie politique dans une impasse. Aux entrepreneurs de remplir leurs devoirs pour trouver des solutions positives », proclame Patrice Valantin. Au bout de la révolution qu’il annonce, le président de l’UPGE promet de la joie, comme en témoigne sa conclusion, lors de la table ronde du 22 novembre : « A l’assaut ! Vive la vie ! ».