Véritable salon dans le salon du végétal, le « village de l’interprofession » donne le ton : des deux côtés de la « galerie de liaison » qui occupe l’espace central du parc des expositions d’Angers, l’association interprofessionnelle Val’hor a transfiguré son stand, qui n’avait pas changé depuis plusieurs années.
Salon dans le salon
Quatre quartiers rythment la composition villageoise : « Label et outils » a accueilli, le 18 février, l’annonce officielle de la jonction entre les labels écologiques français et hollandais « Fleur bleue » et MPS ; « Valoriser », mission principale de Val’hor, décline dans 9 écrans vidéo disposés en carré les messages de l’association et prépare les esprits aux 15 émissions télévisées que diffusera M6 à partir du 9 mai à 19 h 35 ; « Innover » positionne l’interprofession comme coordinateur des stratégies d’innovation végétales menées par Plante & Cité et le réseau de la filière horticole Astred’hor ; enfin, « Accompagner » accueille deux fédérations professionnelles membres de Val’hor, celle des entrepreneurs de paysage (Unep) et celle des pépiniéristes (FNPHP).
Bouquet de groupements
Poids lourds parmi les exposants, les membres de cette dernière organisation démontrent, dans plusieurs stands et témoignages, leur détermination à jouer collectif. Vitrine de ces stratégies de coopération, Pépinières de France, SAS qui regroupera neuf membres fondateurs sous la présidence de Laurent Chatelain, se tient sur les starting-blocks. Avant même sa naissance juridique, en mars, le groupement s’est rendu à Essen (Allemagne) au salon horticole mondial IPM, en janvier. Le Royaume Uni, qui connaît un boom de ses parcs et jardins depuis les Jeux Olympiques de Londres, constitue la première cible de Pépinières de France, dont les membres exploitent un total de 500 hectares de plantes complémentaires. « Val’hor a donné l’impulsion et financé le cabinet Cohesium qui a accompagné la démarche », précise Laurent Chatelain, dont le stand fait face à celui des « Plantes d’Aquitaine », groupement de trois pépiniéristes.
Percée numérique
Leitmotiv de la FNPHP et de Val’hor, l’idée que l’union fait la force devrait donner naissance à un bouquet de six groupements en gestation. D’autres alliances plus informelles se sont servies du Salon du végétal comme rampe de lancement : fruit d’une gestation de quatre ans conduite par les pépinières Lepage et Minier avec l’éditeur allemand d’e-catalogues Cadenas, le logiciel Vegecad profite de l’événement pour démarrer sa commercialisation. Groupement ancien accompagné par le cabinet Cohesium en vue d’une redynamisation, la SA Plandanjou, qui regroupe sept producteurs dans une SA, annonce, de son côté, la réécriture prochaine d’un outil informatique d’aide au choix des végétaux.
Intégrer l’agriculture urbaine
L’esprit de conquête commercial qui anime les groupements de pépiniéristes intervient dans un contexte de décloisonnement entre différentes familles de jardins urbains : parmi plusieurs conférences consacrées à l’agriculture urbaine au salon, celle de Guillaume Morel-Chevillet, chargé de ce sujet au sein d’Astred’hor, a démontré les jonctions souhaitables entre les professionnels du végétal et le mouvement sociétal en plein essor : les paysagistes concepteurs maîtrisent l’urbanisme réglementaire, et les jardiniers amateurs ont besoin des entreprises pour structurer et organiser leur terrain. L’association de plantes ornementales et nourricières répond aux demandes de ce nouveau public. « La filière végétale a beaucoup à apporter à l’agriculture urbaine, et réciproquement », insiste Guillaume Morel-Chevillet.
Souder enseignement et recherche

Un autre message d’unité a soudé deux institutions déterminées à favoriser la jonction entre l’enseignement et la recherche : le ministère de l’Agriculture et le centre technique national Plante & Cité ont profité du salon pour signer une convention de partenariat dans ce butsens. François Colson, secrétaire général de Plante & Cité, espère dupliquer le modèle du Grand Lyon, où l’établissement public local du ministère basé à Dardigny et Ecully assume un rôle de cheville ouvrière d’une plate-forme territoriale d’échange soutenues par les collectivités intercommunale et régionale, ainsi que par l’ensemble des organisations professionnelles du paysage.