L'Orangerie se heurte à un mur

Les travaux de restructuration du musée national de l'Orangerie (Jardin des Tuileries) à Paris, qui devaient s'achever au printemps 2004, ont été suspendus, en raison de la découverte inopinée d'une enceinte érigée sous Charles IX, au XVIe siècle.

"Ces vestiges ont été mis au jour au mois d'août. Nous les avons découverts avec horreur et contre toute attente, lors du creusement du sous-sol", a expliqué Pierre Georgel, directeur du musée.

"Du coup, les travaux sont arrêtés jusqu'à ce qu'une décision soit prise par le ministère de la Culture sur le devenir de ces vestiges. En tout état de cause, le musée ne sera pas achevé comme prévu à la fin du printemps 2004 et son inauguration n'aura donc pas lieu fin 2004", a-t-il ajouté.

Spécialiste de l'art du XIXe siècle, M. Georgel avait présenté en janvier les plans de réaménagement du musée qui abrite la série des Nymphéas de Monet, grandiose frise déployée en une double ellipse sur 500m2. Le directeur souhaitait restituer les ouvertures, l'éclairage naturel et le volume initiaux qu'avait donnés l'artiste en 1927 à ces salles, obscurcies en 1964, par la création d'un étage pour accrocher la collection Walter-Guillaume, plus de 140 toiles de Cézanne, Renoir, Rousseau, Matisse, Picasso ou Derain.

Tandis que les Nymphéas retrouveront leur haute verrière d'origine, la collection Walter-Guillaume sera disposée dans de nouveaux espaces creusés en sous-sol, sur une surface de 2900 m2 qui devrait également abriter une salle d'exposition temporaire et un auditorium.

Or, le mur de Charles IX, dont on ne connaissait jusqu'ici qu'un fragment situé dans le sous-sol d'un bâtiment de la rue Cambon, voisine, s'est rappelé au souvenir des excavatrices, arrêtant net une bonne partie des travaux, dont le montant total a été chiffré à 25 millions d'euros. "Le mur vient, hélas, couper en diagonale toute la moitié ouest de la future salle d'exposition temporaire, ainsi que la galerie de circulation du public située au rez-de-chaussée bas, déplore Pierre Georgel. Un emplacement calamiteux, car le mur formerait comme une balafre oblique qui s'élèverait à 2m au-dessus du niveau du sol". Pour le directeur du musée, il n'y a que deux options pour le ministère de la Culture: abandonner les vestiges ou les garder. Dans le premier cas, il faudra se contenter d'une fouille avec relevé et archives et l'intégration partielle du mur. Mais, dans le cas où il faudrait garder le mur "il faudrait remettre à plat tout le plan de restructuration du musée de l'Orangerie". La décision, selon M. Georgel, ne devrait pas intervenir avant deux mois.

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