Au tiers de son élévation, son fût s'élargit au nord par un surplomb de quatre mètres, dressé d'un seul jet jusqu'au sommet. Cet épaississement marque le passage de l'hôtel au bar panoramique (23e niveau) puis aux appartements privés. Sa masse projetée vers le ciel crée un effet saisissant d'amincissement de la partie inférieure de la tour et une forte sensation de déséquilibre, accentuée encore par le traitement différent des façades en partie striées de hauts bandeaux verticaux blancs, poursuivis en superstructure sud par une lame semi-transparente d'acier et de verre. Les façades sont travaillées en fonction de l'orientation. Sur le côté méridional celle des appartements protégés par une double peau ventilée inclue des protections solaires et accueille des balcons dont la profondeur augmente les surfaces habitables distribuées tout autour du double noyau central. Le pied de la tour cherche des connexions avec les alentours, s'entoure d'un soubassement de quatre niveaux, plaqué de panneaux de béton pierre sombre à fort effet de sol, et s'ouvre à même la rue par un grand hall vitré. Dressée dans le ciel de Manchester, la tour Beetham réussit le rare mariage de la figure totémique et de l'inscription urbaine.
Ce feuilleton est réalisé dans le cadre de l'exposition "L'invention de la tour européenne" (voir le portfolio), créée par le Pavillon de l'Arsenal.
Commissaire scientifique : Ingrid Taillandier, architecte et enseignante, Olivier Namias, architecte et journaliste avec Jean-François Pousse, journaliste / Scénographe : Manuelle Gautrand Architecture
Exposition du 14 mai au 4 octobre 2009 au Pavillon de l'Arsenal, entrée libre.
En savoir + sur www.pavillon-arsenal.com