Le Moniteur : Qu'est-ce qui vous a poussé à vous présenter à la présidence de la Fédération de l’industrie du béton (FIB) ?
Philippe Gruat : Je suis adhérent à la FIB depuis 2009 en tant que président de la société Eurobéton Industries et membre du comité exécutif de la fédération. Je suis engagé depuis presque 40 ans auprès de la filière béton au sens large du terme. J'ai toujours pensé que les entreprises se devaient de consacrer du temps et des ressources à l’intérêt général et la défense de la profession. Aujourd'hui, je prends le temps de le faire, à la présidence de la FIB et du Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton (CERIB).
Quels types d'actions comptez-vous mettre en oeuvre au sein de la FIB ?
P.G : Je veux travailler sur les deux aspects complémentaires que sont l’intérêt général de la filière béton et les intérêts spécifiques des entreprises des produits béton, représentées par la FIB. En ce qui concerne l’action générale, je veux renforcer le rassemblement des acteurs de la filière béton, avec l’industrie cimentière (SFIC) et le béton prêt à l’emploi (SNBPE). Des actions de promotion de notre matériau, une représentation au plus haut niveau, car, aujourd’hui, même s'il existe une concurrence plutôt saine entre les matériaux (béton, acier, plastique, terre cuite, bois), nous devons continuer de vanter les qualités du béton de façon dynamique.
Concernant les actions spécifiques de la FIB, les enjeux découlent directement de l’actualité, comme imposer la préfabrication en milieu urbain pour les grands projets de métropole et d’aménagement qui fleurissent sur tout le territoire. Nous en avons listé une quinzaine en tout : le Grand Paris bien sûr, mais aussi dans les grandes villes de province. Sur ce point, nous entendons peser sur les choix de prescription, au niveau national comme local. Ces projets nous engagent pour les vingt ou trente ans à venir et nous comptons bien faire valoir nos atouts en tant qu’acteurs locaux, soucieux de préserver la ressource et de l’acheminer sur les chantiers de la manière la plus intelligente possible.
Comment la filière béton s'empare-t-elle du sujet de la maquette numérique ?
P.G : Nos métiers sont en amont du processus de construction, la révolution en cours autour de la maquette numérique est donc primordiale. Nous y travaillons depuis plusieurs mois et je peux vous assurer que l’industrie béton n’est pas en retard sur ces sujets en comparaison à d’autres secteurs d’activité. Nous sommes même en avance car nous venons de lancer un projet de création d’une base de données générique des produits en béton avec le soutien du Plan transition numérique du bâtiment. L’objectif est une meilleure intégration des produits et des solutions en béton dans le processus BIM et dans les différents outils métiers des prescripteurs. La participation active au BIM va être un levier de croissance important pour nos professions, avec la mise à disposition d’une information complète autour de nos produits.