La Fédération de l’Industrie du Béton (FIB), qui représente 431 entreprises françaises de la préfabrication béton, soit un total de 696 sites de production, entame un nouveau cycle dans un contexte chahuté pour le bâtiment, l’un des principaux débouchés des bétonneurs.
Le 20 juin, son assemblée générale a élu Jacques Plattard - président du Conseil de surveillance du groupe familial éponyme, qui existe depuis 140 ans - nouveau président pour un mandat de trois ans. Il succède à Bertrand Bedel, président depuis 2019, et sera secondé par Benoît Hennaut, élu vice-président. Ce dernier occupe également les fonctions de président du directoire du groupe Herige et de la commission économie de la FIB.
Manque de débouchés
Cette nouvelle réorganisation interne devra relever de nombreux défis, le principal d’entre eux étant le maintien d’une activité satisfaisante alors même que leurs clients, eux-mêmes impactés par la crise, ralentissent leurs commandes. Ainsi, pour les produits en béton destinés au bâtiment, la FIB relève une baisse de 9,4 % sur les quatre premiers mois de l'année 2025 (données arrêtées à fin avril), par rapport à la même période il y a un an.
Les bâtiments résidentiels collectifs sont davantage touchés que les maisons, avec une primo-accession qui connaît toujours des difficultés. La FIB relève que malgré une détente des taux d’intérêt (stabilisation autour de 3,20 % actuellement en moyenne, hors coût des assurances et des sûretés), « l’apport personnel demandé par les banques croît encore, portant sa hausse sur cinq ans à environ 40 % ». Les répercussions sur les bétonneurs se font logiquement ressentir, seules les dalles en béton (+1,9 %) et les prédalles (+2,2 %) enregistrant de modestes hausses sur un an.
Les produits à destination des travaux publics ont, de leur côté, enregistré une hausse de 8,2 % à fin avril 2025 sur un an (+17,1 % pour les bordures et +9,9 % pour les pavés), portée par le cycle électoral des municipales.
Vers une tendance baissière
Concernant les perspectives, la FIB reste optimiste concernant les maisons, avec une « traduction en mises en chantier des évolutions positives des ventes » attendue dans un délai de neuf mois. « Les premiers signes positifs pour notre industrie devraient être tangibles d’ici la fin de l’année et encore plus marqués en 2026 », prévoit Jacques Plattard, le nouveau président de la fédération.
En revanche, la reprise pour le collectif n’est pas espérée avant 2027 au regard de la chute des transactions. Conséquence : la tendance baissière devrait s’inscrire autour de - 4 %, tous produits destinés au bâtiment confondus.
Pour les travaux publics, « la fin du cycle pré-électoral, dont les travaux engagés prendront fin d’ici septembre prochain, additionnée aux baisses de ressources des collectivités locales, impacteront leur activité », analyse Jacques Plattard. L’activité devrait donc être orientée à la baisse (-2 % anticipés).
Toutes activités confondues, bâtiment et travaux publics, le secteur de la préfabrication béton devrait connaître une baisse de 3 % sur l’ensemble de la France.
