L’habitat rural ancien et récent expose ses transformations à Strasbourg

Jusqu’à la fin du mois, le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) du Bas-Rhin montre ses travaux sur son cœur d’action : l’habitat en milieu rural, sous les angles de son patrimoine à préserver et de ses dérives à corriger.

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L’exposition, organisée dans les locaux du CAUE à Strasbourg, rue Hannong, se consacre en effet à la réoccupation des granges et dépendances et à l’atténuation des effets des zones pavillonnaires en terme d’étalement urbain.

Sur le premier sujet, « les granges et dépendances représentent en général 70 % du bâti des corps de fermes traditionnels. Mais ils sont bien souvent inoccupés. La sauvegarde de ces éléments typiques de l’architecture locale suppose leur adaptation à de nouveaux usages », décrit Valérie Laforgue, architecte-urbaniste au CAUE qui a monté l’exposition avec son collègue Michel Bayer. Agencés en forme de paravents, les panneaux en montrent quelques exemples. Ainsi dans le village de Kriegsheim, un corps de ferme voué à transformation radicale a finalement abouti à la création astucieuse, et plus respectueuse du patrimoine, d’une cour-jardin qui s’ouvre sur la rue et le voisinage. Dans le village voisin de Durningen, une vieille bâtisse traditionnelle a été réhabilitée et ses dépendances réaffectées en trois grands logements, une maison des aînés en petit collectif et des locaux pour professions libérales. « Cela montre qu’il est possible d’allier tissu ancien et typologie contemporaine », relève Michel Bayer.

Remplir les vides dans les lotissements

Le lotissement des années 1960 à 1980 constitue l’autre objet de l’exposition. Ses griefs sont connus : étalement urbain, absence de lien avec le centre ancien du village, banalité architecturale, « déni du contexte » comme le nomme Michel Bayer… Le travail du CAUE s’efforce d’identifier quelques leviers sur lesquels agir pour, sinon tout remettre à plat, du moins atténuer les impacts. Par exemple à Reichstett, un lotissement concentre aujourd’hui une population de plus de 80 ans qui n’occupe plus qu’une petite partie de sa maison devenue trop grande. Le projet accompagné par le CAUE propose d’utiliser les nombreux interstices pour y construire de petites maisons et de petits équipements — la consommation foncière était si généreuse qu’occuper ces vides ménage une densité encore raisonnable. Les habitants « historiques » pourront les occuper et les utiliser, tout en permettant de remettre sur le marché les habitations d’origine, mieux adaptées à des familles.

AteliExpo : Paravent Limites by CAUE du Bas-Rhin on Sketchfab

A Dorlisheim, le CAUE propose de substituer à un projet de 200 pavillons éparpillés sur 14 hectares celui d’un ensemble de 350 logements mais sur 5 hectares.

L’exposition se déplacera courant mars à Truchtersheim, la « capitale » du Kochersberg. Un tarelier-rencontre est prévu à son issue avec les acteurs publics et privés locaux. Améliorer le cadre de vie, imaginer si nécessaire de nouveaux montages opérationnels, adapter les règles au projet urbain, conjuguer intérêts publics et privé, jusqu’à quel point recomposer le foncier et redéfinir les limites parcellaires : les enjeux sont nombreux. Et ce territoire à l’ouest de Strasbourg est particulièrement concerné, tiraillé qu’il est entre son identité rurale et sa localisation dans la sphère d’attraction de la métropole.

« Ateliexpo tisser-muter », « La Renaissance du corps de ferme – la Grandeur du pavillon », CAUE du Bas-Rhin, 5, rue Hannong, 67000 Strasbourg, jusqu’au 28 février 2019.

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