Une « déclaration de Strasbourg » sortira le 25 février de la séance plénière des 27 Etats membres de l’Union européenne, à l’issue de deux jours de délibérations inspirées par le trentième anniversaire des sites labellisés Natura 2000.
Record mondial
La veille, une réunion d’experts aura inventorié les forces et les faiblesses de ce système de protection des habitats et des espèces sauvages, qui a permis la naissance du « plus grand réseau continental d’aires protégées », selon le secrétariat d’Etat à la biodiversité.
Sans portée juridique, le texte exprimera le consensus des 27 pour renforcer le dispositif et tenter d’inverser la courbe de l’érosion de la biodiversité, à quelques mois de la Cop 15, sommet mondial programmé dans ce but en Chine, à une date toujours suspendue à la fin de la crise sanitaire.
Les régions aux avant-postes
En France, l’installation du réseau dans la vie des collectivités a franchi un pas ce mois-ci avec la promulgation de la loi 3DS, qui donne aux régions la responsabilité des sites Natura 2000. La loi Grenelle II avait déjà enrichi l’application des directives européennes, en situant ces derniers dans les trames vertes et bleues.
« La mise en œuvre n’a pas toujours pris l’aspect d’un long fleuve tranquille », euphémise l’entourage de Bérangère Aba, secrétaire d’Etat à la biodiversité. Les conflits résultent du choix d’une gouvernance qui associe l’ensemble des usagers invités à concilier les enjeux et à modifier leurs pratiques. « La France n’a pas voulu d’une logique descendante ni d’une politique du chiffre », assume le secrétariat d’Etat.
Nouveau cadre pour la restauration écologique
Le sommet de Strasbourg intervient à quelques semaines d’un texte européen très attendu : le 23 mars, Bruxelles proposera un nouveau cadre juridique à la restauration écologique. « La France l’attend avec impatience, pour renouveler l’action publique en matière de biodiversité », confie l’entourage de Bérangère Aba.
Les hôtes de l’événement en profiteront pour présenter leurs projets et leurs acquis : la région Grand Est signera son engagement dans le programme Life de l’Union européenne, pour une approche intégrée de la biodiversité jusqu’en 2030 à travers le projet Biodiv’Est.
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Strasbourg présentera aux 27 sa réserve naturelle de La Robertsau et de la Wantzenau, dont une partie bénéficie d’une protection forte : une bonne illustration de l’emboîtement entre plusieurs régimes, selon le secrétariat d’Etat à la biodiversité.
De son côté, la commission s’appuiera sur le sommet pour présenter les finalistes des trophées européens de Natura 2000, avant la proclamation des lauréats le 21 mai à Bruxelles.