Le Kosovo (1,8 million d’habitants), l’ancienne province serbe à majorité albanaise, est le plus jeune État d’Europe. Mais dix ans après la proclamation de son indépendance, ses infrastructures sont encore en devenir, à commencer par les voies ferrées, parmi les plus archaïques et vétustes des Balkans. Pour aider le pays à moderniser son unique ligne ferroviaire internationale, cruciale pour sa connectivité avec ses voisins des Balkans occidentaux et l’Europe de l’ouest, l’Union européenne vient d’octroyer au Kosovo une subvention de 38,5 millions d’euros. Ce financement proviendra du Cadre d’investissement des Balkans occidentaux (CIBO, WBIF en anglais), un mécanisme financier de coordination, mis en place en 2009 et géré conjointement par la Commission européenne et des institutions financières internationales. Il vise à soutenir le développement stratégique des Balkans occidentaux en vue de leur adhésion à l’UE, notamment dans les domaines du transport, de l’énergie, de l’environnement, de l’infrastructure sociale et du développement du secteur privé. Aspirant à intégrer l’UE, le Kosovo bénéficie des financements communautaires de préadhésion réservés aux pays candidats pour améliorer leurs infrastructures. Cette subvention de l’UE vient s’ajouter à un prêt de 39,9 millions d’euros accordé en 2015 par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) à InfraKos, l’opérateur public des chemins de fer kosovars. Des prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI), d’un fonds spécial des actionnaires de la BERD et d’autres donateurs couvriront le reste du financement.
Sur le corridor X du RTE-T
Estimé à 196 millions d’euros, le projet sera réalisé en trois étapes dont la première comprend des travaux de réhabilitation et de modernisation des 64 kilomètres du tronçon entre Kosovo Polje (Fushë Kosovë, en albanais), près de la capitale Pristina, et la frontière sud de la Macédoine. Les deux autres étapes comprennent la modernisation des tronçons reliant Kosovo Polje à Mitrovica (34,4 km) et Mitrovica à la frontière nord avec la Serbie (42 km). La ligne de chemin de fer sera, grâce à ce projet, également relié d’une part au Corridor X du Réseau transeuropéen de transport (RET-T), une route ferroviaire européenne majeure de 2 300 km qui relie Salzbourg (Autriche) à Thessalonique (Grèce), d’autre part au Corridor paneuropéen VIII de 1 500 km reliant Durrës (Albanie) à Varna (Bulgarie). Pristina s’apprête à lancer prochainement des appels d’offres pour réaliser les trois étapes du projet d’ici 2021, soit au total 148 km de voies ferrées. Les voies de chemins de fer concernés, construites en 1936, ne sont pas entretenues depuis 1990, limitant la vitesse maximale des trains à 60 km/h.
