Le projet consiste en un village d'une trentaine de chalets destinés à accueillir des sans-abris à Strasbourg. L'Etat, par l'intermédiaire du préfet délégué général à la coordination de l'hébergement et de l'accès au logement, Alain Régnier, s'est dit prêt mardi à débloquer un million d'euros pour le réaliser.
M. Régnier, qui s'exprimait lors d'un point presse après avoir rencontré les représentants d'une trentaine d'associations bas-rhinoises de lutte contre l'exclusion, a formulé un "oui de principe" à ce projet porté par les Enfants de Don Quichotte Strasbourg. La construction du village et sa gestion devraient être confiées à la société d'économie mixte Adoma (ex-Sonacotra),
a indiqué M. Régnier qui effectuait à Strasbourg sa première visite sur le terrain depuis sa nomination en février par François Fillon. Quatre villages de ce types existent déjà à Caen et en région parisienne, où un cinquième devrait également voir le jour dans les prochains mois. Le financement, qui s'insère dans une enveloppe globale de plus de 6 millions d'euros pour l'hébergement d'urgence, sera assuré "sous réserve que le projet soit co-construit",
a souligné M. Régnier, qui a prôné "le dialogue entre les acteurs locaux et l'Etat" et mis en garde contre un projet piloté par une seule association. "Le porteur du projet ne doit pas arriver en disant 'signez le chèque'", a-t-il insisté, estimant que les Don Quichotte devaient comprendre que ce dossier devait être "partagé". Renaud Engel, trésorier des Don Quichotte, redoute que son association ne soit écartée du projet. Il a déclaré s'insérer "pleinement" dans cette démarche de dialogue mais a insisté pour que le cahier des charges de l'association "soit respecté". Conçu pour des hébergements de courte et longue durées, le projet des Don Quichotte envisage l'édification d'une trentaine de chalets bâtis avec la participation des résidents en fonction de normes "écologiques et économiques". Selon M. Engel, qui a affirmé avoir proposé à M. Régnier de construire un premier chalet selon ces critères afin d'en évaluer concrètement le coût, le financement total du projet "ne devrait pas excéder 700.000 euros".