Les autorités érythréennes ont détruit une des plus célèbres villas italiennes du pays, Melotti, construite dans les années 60 dans la ville de Massawa (est) et devenue un sujet de dispute diplomatique avec l'Italie, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Selon le ministre érythréen de l'Information, Ali Abdou, cette destruction "fait partie du programme de reconstruction de Massawa", à 60 km à l'est d'Asmara.
Les guides touristiques sur l'Erythrée recommandaient pourtant la visite de la villa Melotti, située sur le front de mer et dotée de jolis jardins et de piscines, dont l'une avait la forme du continent africain.
"Les gens doivent s'abstenir de politiser des programmes de construction", a déclaré le ministre à l'AFP, joint par téléphone à Asmara.
Selon des sources diplomatiques, la destruction début avril de cette villa est liée à une dispute autour d'une expropriation.
"Le gouvernement souhaitait exproprier cette villa, mais il y avait un désaccord avec les propriétaires italiens concernant sa valeur", a affirmé une source diplomatique sous couvert d'anonymat.
Le mois dernier, le numéro deux de l'ambassade d'Italie en Erythrée, Ludovico Serra, s'était rendu à Massawa pour enquêter sur ce désaccord. Il avait été arrêté et expulsé, selon le ministère italien des Affaires étrangères.
L'Italie, ancienne puissance coloniale de l'Erythrée, avait expliqué que le diplomate était accusé d'avoir "violé la législation locale, en allant prendre la défense d'Italiens expropriés de leur bien immobilier".
Mais Ali Abdou a affirmé mercredi qu'"il y avait d'autres raisons qui nous ont amenés à le déclarer persona non grata", sans donner plus de détails.
L'ambassade d'Italie en Erythrée n'était pas disponible mercredi pour faire de commentaire.
Mais le diplomate interrogé par l'AFP a estimé que "cet incident résume l'approche du gouvernement (érythréen) quand il s'agit de résoudre un problème: pas de dialogue ni de négociations".
AFP
