Les effets du Coronavirus s’abattent sur le monde italien du BTP. Dans un communiqué l’ANCE, la principale association des entreprises du secteur de la construction, a pris acte de l’impossibilité de pouvoir poursuivre les chantiers en cours.
« Dans le respect des mesures gouvernementales et au regard de l’impossibilité d’assurer sur tous les chantiers les indispensables normes de sécurité et de protection de la santé des travailleurs, explique son président Gabriele Buia, nous sommes contraints avec un grand sens des responsabilités de les suspendre. »
C’est déjà le cas pour 70% d’entre eux environ. « Nous aurions voulu résister et continuer le plus possible mais la situation ne nous le permet pas » poursuit le président de l’ANCE déplorant un moment grave et inédit pour un des principaux secteurs de l’économie transalpine.
La crise de trop pour un secteur en crise
Avant même l’actuelle crise sanitaire , il ne cessait de dénoncer que « l'Italie est un pays à l'arrêt ». Son association réclamait d’ailleurs qu'environ 600 chantiers dans toute la péninsule, d'une valeur d'environ 50 milliards d'euros, soient « débloqués » au plus vite pour créer 550 000 emplois. Avec la crise, les investissements dans les infrastructures ont baissé de 51 % depuis 2007. Et 600 000 emplois ont été supprimés dans un secteur qui a perdu 120.000 entreprises.
La crise économique provoquée par l’épidémie de Coronavirus risque de provoquer de nouvelles faillites en cascade. Elle a rendu presque impossible le travail sur les chantiers : les professionnels du secteur du BTP ne peuvent assurer les distances de sécurité ni fournir suffisamment de matériel de protection sanitaire à leurs ouvriers.
La mise en quarantaine du pays et l’obligation de fermeture pour de nombreuses entreprises opérant dans des secteurs non indispensables à la santé ou à l’approvisionnement agro-alimentaire rend impossible la poursuite des travaux.
Les déplacements sont, enfin, restreints et difficiles. Plusieurs régions dont l’Emilie-Romagne, les Abbruzzes, les Pouilles ou encore la Sicile avaient déjà mis en place des limitations de circulation qui ont entraîné l’arrêt des livraisons ou l’interdiction de circulation des ouvriers.
Amortisseurs sociaux
L’ANCE attend des réponses de la part des autorités concernant les pénalités en cas de retard et de surcoûts. Elle demande aussi l’aide du gouvernement pour pouvoir suspendre les chantiers sans mettre en péril l’avenir des entreprises.
Parmi les réclamations figurent l’extension la plus large possible des amortisseurs sociaux en cas de mise au chômage partiel des ouvriers, la suspension des échéances fiscales, un moratoire effectif et automatique pour le remboursement des emprunts qui puissent garantir la liquidité des entreprises.
Des mesures déjà adoptées par les banques et prévues par les décrets du ministère de l’économie adoptés pour affronter la crise.
« C’est un effort exceptionnel que nous devons faire pour préserver notre force sociale et économique, assure l’ANCE. Cela nous permettra de reprendre dès que possible le travail pour rendre notre pays encore plus fort qu’avant. »